Betteraves : les néonicotinoïdes interdits en cas de ressemis

Les planteurs de betteraves impactés par le gel ne pourront pas bénéficier de semences traitées aux néonicotinoïdes en cas de ressemis. De nouveaux coups durs pour la filière.

Selon la CGB, les vagues successives de gel survenues la semaine dernière ont détruit entre 30 000 et 55 000 hectares de betteraves en cours de levée, soit entre 7 et 13% de la sole française. « La filière betteravière française n’a jamais connu de telles pertes liées au gel », affirme le syndicat dans un communiqué. En outre, « ce gel intervient dans des régions où la jaunisse avait le plus durement frappé les exploitants en 2020 », poursuit la CGB.

Entre le coût de ressemis et les pertes potentielles de rendement liées aux ressemis tardifs, le syndicat estime que les pertes dépassent 600 €/ha. D’autant que la réglementation prohibe la possibilité de ressemis avec des semences traitées aux néonicotinoïdes.

Les betteraves touchées par le gel ont des cotylédons couleur bronze à violette, un port tombant, une tigelle translucide ou pincée avec nécrose, détaille l’Institut technique de la betterave (ITB). Les plantules dépérissent rapidement et disparaissent. Cependant, dans certaines situations, seuls les cotylédons sont détruits et le coeur de la betterave pourrait redémarrer. L’ITB recommande de réaliser un diagnostic à la parcelle : en dessous de 40 000 betteraves vivantes à l'hectare (soit 20 à 25 au décamètre), un ressemis sera à envisager.

« Cet épisode de gel quelques mois après la jaunisse constitue une nouvelle catastrophe pour les betteraviers et vient fragiliser certains bassins de production ainsi que nos outils industriels », déplore Franck Sander, président de la CGB.

A court terme, le président de la CGB demande des « mesures de soutien exceptionnel ». A moyen terme, il propose de bâtir un dispositif financier pour affronter le risque jaunisse. « A long terme, intégrons dans notre Plan Stratégique National un dispositif ambitieux de gestion des risques économiques, climatiques et sanitaires tel que le permet le règlement Omnibus », conclut-il.