Bilan météo : toujours peu de pluies efficaces pour enrayer la sécheresse

Après un été de canicule et de sécheresse, le mois de septembre marque l’entrée dans l’automne, avec comme perspective l'arrivée d’un temps moins chaud et surtout plus humide. Quid de ce début d’automne 2022, alors que certaines régions manquent cruellement d’eau ? Pierre Huat, météorologiste chez DTN, dresse le bilan météo du mois de septembre et les perspectives pour les jours à venir.

Chute des températures

Concernant les températures, ce mois de septembre sera le 8ème mois consécutif connaissant des valeurs plus chaudes que la normale, avec un excédent de 1°C à l’échelle nationale. C’est dans le sud du pays que cet excédent est le plus marqué, avec par exemple +1.8°C à Nice, +2°C à Toulouse ou encore +2,2°C à Ajaccio. A contrario, sur le nord du pays, les températures ont été bien plus proches de la normale, avec seulement +0,6°C à Brest, Strasbourg  et Lille ou encore +0.7°C à Paris et Caen. 

Ces chiffres moyennés sur le mois cachent aussi une vraie coupure entre le début et la fin du mois. En effet, on constate dans quasiment toutes les régions de France une coupure nette entre les 15 premiers jours de septembre, souvent bien plus chauds que la normale, et les 15 suivants, quant à eux bien plus frais, à l’image de ces derniers jours. Ainsi, nous connaissons depuis le 15 septembre des températures quasiment continuellement sous les normes, mais avec un déficit pas assez important pour combler l’excédent thermique du début de mois.  

Peu de pluies efficaces

Le retour de pluies plus conséquentes a bien eu lieu durant ce mois de septembre, avec un bilan quasiment légèrement positif (+14%). Cependant, une partie de ces précipitations se sont développées en début de mois dans un contexte orageux et d’épisodes méditerranéens dans le sud du pays, et elles n’ont pas forcément été très efficaces pour lutter efficacement contre la sécheresse (notamment la sécheresse de nappes). 

Le chiffre moyen cache là aussi de grandes disparités, notamment géographiques, puisqu’on constate que le nord du pays a connu globalement un bilan excédentaire (+87% à Lille, +69% à Caen, +36% à Strasbourg ou encore +32% à Nancy), alors que la façade atlantique et le sud-ouest ont connu au contraire un déficit de pluie (-53% à Bordeaux, -45% à Nice, -40% à Grenoble, -30% à Toulouse ou encore -16% à Nantes). Notons que malheureusement, les régions les plus touchées par la sécheresse cet été et les incendies sont aussi celles qui connaissent encore des conditions sèches en ce mois de septembre (centre-ouest, sud-ouest hors Pays basque). 

Quelques zones très localisées du pourtour méditerranéen s’en sortent avec un bilan excédentaire en raison de deux épisodes méditerranéens assez précoces (les 6-7 et 23 septembre), comme Montpellier par exemple (+ 160%). 

L’ensoleillement est lui aussi globalement proche des normales (+1%), avec un découpage géographique assez proche de celui des précipitations (plutôt légèrement déficitaire au nord, et légèrement excédentaire au sud). 

Le mois d’octobre s’annonce calme

Ce mois de septembre s’inscrit dans une certaine continuité avec l’été que nous avons connu si on regarde les chiffres globaux concernant la température. Cependant, on constate tout de même un changement assez net de régime depuis la deuxième partie du mois de septembre, avec le retour de flux nordiques plus frais, et dépressionnaires. C’est d’ailleurs ce temps plus instable qui a favorisé le retour de l’humidité sur le pays, même si elle demeure pour le moment trop « normale » pour espérer une franche amélioration concernant la sécheresse, d’autant que cela ne concerne pas toutes les régions dans la même mesure ! Notons en plus que ce début du mois d’octobre s’annonce par ailleurs de nouveau plus calme, mais sans excès thermique toutefois.