Bovin : conjoncture sem 52-2020

La consommation de viande bovine est soutenue pour cette fin d’année

Le climat commercial de cette fin d’année reste morose avec de nombreux éleveurs en grande difficulté face à la forte dégradation du prix des broutards. Le paysage économique du commerce de la viande reste atomisé avec des négociations commerciales avec la distribution toujours très compliquées malgré la loi sur l’alimentation. Les écarts de valorisation dans les campagnes sont toujours conséquents, car le prix de la viande est souvent assujetti à des plus-values « Label » ou « contrat » dans les abattoirs. Les éleveurs qui ont la chance de pouvoir fournir en direct un boucher ou une grande surface, ainsi que ceux qui ont des animaux qui entrent dans la démarche « éleveur engagé » gardent une valorisation correcte de leurs animaux. En revanche, les équilibres commerciaux sont toujours fragiles, face à la mutation des modes de consommation. La production peine à faire correspondre l’offre à la demande des consommateurs, d’où un conflit permanent entre la valorisation des avants pour la transformation et les pièces nobles qui souffre de l’absence de débouché vers la restauration. Malgré la revalorisation des cours, les tarifs restent loin des coûts de production avec une moyenne annuelle des vaches Charolaises R= sur les marchés à 3,90€ en 2019 contre 3,70€ en 2019 et 3,57€ en 2018. Ces mêmes animaux valorisés a 4,05€ de moyenne en entrée abattoir depuis juillet. Les éleveurs sont très inquiets face à un marché européen à l’équilibre très fragilisé par la pandémie de Covid 19. L’ouverture de nouveaux marchés comme la Chine sont des signes encourageants, mais les volumes sont pour le moment comme une goûte d’eau sur le marché export. 

Cette fin d’année est fournie en marchandise avec de nombreux éleveurs qui partent à la retraite sans reprise, mais également des cessations qui restent à des niveaux élevés.

Les conséquences de la pandémie ont été assez favorables à la viande bovine française avec une progression de 2% alors que la consommation globale baisse de 2% notamment avec le recul des importations notamment vers la RHF. Cette demande se concentre de plus en plus sur les produits transformés, alors que certaines catégories d’aloyau destinées à la restauration restent dans les frigos. L’équilibre matière est une équation très difficile à tenir pour les industriels.