BVD. Une forte implication des éleveurs, des résultats encourageants

Eradication de la BVD : Dans le cadre de l’arrêté ministériel du 31/07/2019 « fixant des mesures de surveillance et de lutte contre la maladie des muqueuses (BVD) », le dépistage des veaux à la naissance est généralisé en Creuse. Après bientôt 2 années, les résultats sont prometteurs.

La mobilisation importante observée sur la première campagne s’est encore amplifiée cette année et les résultats sont là.

Un dépistage de tous les veaux à la naissance avec un très fort taux de réalisation

Pour rappel, la recherche du virus de la BVD se fait sur un prélèvement de cartilage auriculaire effectué en même temps que le bouclage, à l’aide de la boucle TST. L’objectif, identifier les veaux Infectés Permanents Immunotolérants (IPI), contaminés entre le 1er et le 4e mois de gestation et réservoirs du virus. Cela nécessite le respect de quelques recommandations : bouclage des veaux dès la naissance, notification auprès de l’EDE dans les 7 jours, conservation des prélèvements au réfrigérateur et acheminement chez son vétérinaire avant 7 jours ou directement au laboratoire avec les enveloppes préaffranchies. 97 % des veaux ont été testés sur la campagne, preuve de la forte mobilisation des éleveurs creusois. Même si cela reste marginal, on observe plusieurs types de dysfonctionnements qui ne permettent pas de qualifier certains veaux : décalage entre la pose de la boucle et la notification de naissance ; pose de la boucle BVD tardive, avec le risque de laisser un IPI dans son troupeau ; acheminement du cartilage au-delà de 7 jours ou prélèvements mal conservés, n’étant plus analysables ; défaut de prélèvement de cartilage avec « contenant vide » dont l’origine reste aléatoire.

Les premiers résultats sont encourageants en nombre de foyers…

Les années de surveillance sérologique avaient permis de constater une circulation virale active en Creuse. Fort heureusement, toute contamination d’un troupeau ne conduit pas automatiquement à la naissance d’IPI. C’est là tout l’intérêt du dépistage virologique généralisé, qui permet de ne classer « infecté » que les élevages où le virus est détecté. Sur la campagne, il a été retrouvé des veaux positifs dans 95 élevages (prévalence de 4,17 %) contre 149 élevages (prévalence de 6,4 %) la campagne précédente, répartis sur le territoire creusois. Sur ces 95 élevages, 55 avaient déjà eu des IPI les années précédentes, preuve qu’il est absolument indispensable de mettre en place des mesures complémentaires dans les foyers (statut non IPI de 100 % des animaux présents, mise en place d’une large vaccination BVD pour casser les chaines de contamination).

… et en nombre d’IPI, avec une élimination sous 15 jours

Sur 151.963 veaux ayant eu des résultats sur la campagne, 230 ont présenté un résultat positif, IPI ou virémique transitoire (prévalence de 0,15 %) contre 442 veaux (prévalence de 0,35 %) la campagne précédente. Tout IPI identifié doit être éliminé sous 15 jours, vers l’abattoir en transport direct ou euthanasié. Cette élimination rapide est une condition nécessaire pour casser les chaines de transmission du virus et aller vers l’assainissement. Si dans la plupart des cheptels infectés on observe 1 ou 2 IPI, dans 23 cheptels, 3 IPI ou plus ont été trouvés avec un impact financier plus important. Ces animaux bénéficient alors d’un dispositif d’indemnisation complémentaire.

Un accompagnement de la DDETSPP et des sanctions pour les récalcitrants

Pour les élevages n’ayant pas dépisté leurs veaux, après avoir reçu des courriers de relance et en l’absence de réalisation, leur dossier est transmis aux services de la DDETSPP et ils sont statués « non conforme BVD », cette mention apparaissant sur leurs cartes vertes de naissance. Il en est de même pour quelques cheptels qui n’avaient pas éliminé leurs IPI dans les délais mais suite à l’intervention des services vétérinaires, seul un dossier reste en cours qui va faire l’objet de poursuites judiciaires.

Des mesures de biosécurité pour son exploitation à renforcer…

Les deux principaux facteurs de contamination sont le voisinage et les mouvements d’animaux. Pour les 42 élevages nouvellement contaminés, ils sont très majoritairement voisins de foyers de l’année précédente. C’est pourquoi nous informons désormais tout cheptel qui présente un risque lié au voisinage, afin qu’il puisse mettre en œuvre des mesures de biosécurité (double clôture, gestion du matériel en commun, lave-botte…) et éventuellement une vaccination préventive des femelles mises à la reproduction.

… notamment l’isolement de tout bovin introduit

Une réflexion est en cours au niveau national pour imposer la connaissance du statut BVD de tout bovin introduit en élevage. Elle est déjà appliquée en Creuse, que ce soit par la connaissance d’un statut non IPI ou par la réalisation d’une prise de sang, avec une prise en charge à 100 % (50 % Conseil Département, 50 % GDS Creuse). Si cela permet d’identifier tous les IPI, il y a un risque de ne pas détecter un virémique transitoire. C’est pourquoi tout animal introduit (achat, pension, retour de concours, de marché…) est à isoler pendant au moins 15 jours. Cette mesure sanitaire permet d’éviter la contamination du cheptel. Lors de l’introduction d’une vache gestante, le veau issu de cette vache peut être IPI. La mesure d’isolement doit donc également s’appliquer au veau naissant en attendant le résultat de son bouclage auriculaire.

Une forte mobilisation technique et financière de GDS Creuse

Dès la découverte d’une circulation virale, l’éleveur est contacté et une visite est programmée afin d’expliquer les modalités techniques d’assainissement, en concertation avec le vétérinaire sanitaire de l’exploitation. Conforme à sa valeur de mutualisme, le CA de GDS Creuse a décidé la prise en charge à 100 % des coûts de virologies de mélanges BVD, sur sang ou cartilage, ainsi que des visites. Seul le surcoût lié au prélèvement (boucle ou prise de sang) reste à la charge des éleveurs. Le Conseil Départemental a répondu à notre sollicitation avec un tarif très compétitif d’analyse du cartilage au LDA d’Ajain et une aide directe d’un euro par veau testé. Pour tout IPI abattu ou euthanasié dans les 15 jours suivant la notification de sa positivité, l’éleveur reçoit une aide à l’élimination, de 300 € (sauf 100 € pour les mâles laitiers race pure), dans le cadre de la mutuelle sanitaire GDS Creuse et du fonds de solidarité bovin de la FRGDS NA. En cas d’euthanasie, les frais sont pris en charge avec une facturation directe du vétérinaire à GDS Creuse.

WebGDS, votre outil de suivi de la BVD

Pour des raisons d’économie et comme pour les prophylaxies classiques, seuls les résultats « non négatifs » sont transmis aux éleveurs. Les adhérents GDS Creuse peuvent retrouver tous leurs résultats grâce à la plateforme WebGDS, proposée gratuitement. Cela permet de suivre l’avancée des dépistages mais également d’éditer directement vos attestations « bovin non IPI ». Les éleveurs intéressés qui ne bénéficient pas encore de ce service peuvent nous contacter. Par ailleurs, en collaboration avec les services de l’EDE, le statut BVD est indiqué sur l’ASDA de naissance si le résultat du veau est connu au moment de l’impression.

Une nécessaire implication collective pour la réussite du plan

La réussite de l’assainissement repose sur la poursuite de votre mobilisation collective (bouclage précoce des veaux et élimination rapide des IPI) et le respect des mesures sanitaires. Pour plus de renseignements, consultez notre dossier BVD sur notre site, « onglet boîte à outils – bovins », n’hésitez pas à en discuter avec votre vétérinaire ou à nous contacter.

Emilie AMEAUME - DMV Boris BOUBET – GDS Creuse - www.gdscreuse.fr