Céréales, engrais, semences : quelles conséquences de la guerre en Ukraine pour les élevages laitiers ?

La guerre en Ukraine ne sera pas sans conséquences pour les élevages laitiers déjà bien bousculés par la hausse des charges.

À l’occasion de l’inauguration du Salon de l’Agriculture, sur fond de guerre en Ukraine, Emmanuel Macron a prévenu : « Ce que nous sommes en train de vivre ne sera pas sans conséquences sur le monde agricole et les filières qui sont les vôtres ». La filière laitière devrait être un peu plus préservée que d’autres en termes de marché et d’export. L’aide humanitaire pourrait même marginalement tirer la demande. Mais la déstabilisation des marchés de céréales et des difficultés d’approvisionnement en intrants sont à anticiper.

Arbitrer entre céréales et lait

Première conséquence particulièrement visible depuis le début de la guerre en Ukraine : les marchés mondiaux céréaliers sont extrêmement déstabilisés. Les cours des céréales s’envolent. En cause : la part massive de l’Ukraine dans les échanges internationaux et dans les importations européennes (le quart des céréales dont la moitié rien que pour le maïs). Sur les marchés physiques hexagonaux, les prix du blé tendre (306€/t), de l’orge fourragère (300€/t) et du maïs (282€/t) ont bondi, gagnant entre 21 €/t et 23 €/t sur la seule journée du lundi 28 février, illustre la Dépêche.

Dans le secteur de polyculture élevage, la question de vendre sa production céréalière plutôt que de l’autoconsommer pour les vaches peut se poser. « D’autant que la viande bovine issue du troupeau laitier se vend plutôt bien en ce moment », explique Thierry Roquefeuil, président de la FNPL.

Menaces sur les approvisionnements d’intrants

Autre conséquence : l’augmentation des coûts de l’énergie mais aussi des intrants qui présentaient déjà sur une tendance fortement haussière en 2021. « Nous ne savons pas où cela va nous mener. La hausse des charges risque de s’amplifier », déplore Ghislain de Viron, premier vice-président du syndicat. « Au-delà du prix, la question de l’accès va finir par se poser », renchérit Yohann Barbe, trésorier. De plus, l’Ukraine est un important producteur de semences de maïs. « Pour cette année, cela devra aller. Mais quelles conséquences si le conflit dure ? », s’interroge Samuel Bulot, vice-président à la FNPL.

Plus à l’aval de la filière, les tensions que connaissent déjà les laiteries à cause de la pandémie de Covid-19 sur leur approvisionnement en matière première comme le plastique, pourraient de nouveau s’amplifier.