"Chers cochons" - la facture des dégâts de sangliers sera salée cette année

Même si les tableaux de chasse explosent, le nombre des sangliers présents sur le territoire français est en nette progression. La facture des dégâts qu’ils génèrent risque d’être salée pour l’année en cours.

Au cours de la saison de chasse 2019-2020, le cap des 800 000 sangliers abattus a été franchi. Une progression impressionnante en trente ans dans la mesure où en 1989-1990 guère plus de 100 000 sangliers avaient été abattus. Les plus gros tableaux de chasse ont été réalisés dans le Loir-et-Cher (27 667), la Moselle (27 600), le Gard (25 355), la Meuse (20 927) et l’Hérault (20 233). Il est encore impossible de prédire ce qu’il en sera pour la saison 2020-2021. Elle vient à peine de se terminer et des prolongations ont été obtenues dans certains départements pour tenter de juguler la croissance des populations.

 

Un total de 809 992 sangliers officiellement prélevés en 2019-2020

carte prélèvement sangliers 2020

 

Mais bien des facteurs laissent à penser que les dégâts ne vont pas faiblir pour l’année en cours. Le confinement puis le couvre-feu ont perturbé le nombre et le déroulement de nombreuses battues. Les chasseurs – dont le nombre est en baisse alors que leur moyenne d’âge est en hausse ! – mettent aussi en avant le fait que de nombreux terrains ne sont pas autorisés à la chasse, constituant autant de « réserves » où les « cochons » se réfugient.

Il est donc à craindre que la dynamique des populations de sangliers n’ait pas pu être infléchie, au moins dans de nombreux départements. L’exceptionnelle glandée de l’automne 2020 a qui plus est permis d’avoir des animaux très bien nourris tout au long de l’hiver. Et des laies grassouillettes à la mauvaise saison n’en sont que plus prolifiques !

La problématique des dégâts, et surtout leur indemnisation, va forcément être à nouveau un sujet brûlant. Et la tendance haussière du prix des céréales va contribuer à alourdir la facture pour les fédérations de chasse dont certaines annoncent d’ores et déjà qu’elles vont avoir du mal à honorer les dégâts des « chers cochons ».