Conjoncture – Forte rotation du personnel dans les abattoirs

Comme pour beaucoup de secteurs d’activité, les outils d’abattages et de transformations ne sont pas épargnés par le manque de mains d’œuvre.

Conjoncture – Le climat commercial est pesant dans les outils industriels, face à des problématiques de gestion du personnel, de maitrise des coûts de production et de flux commercial difficile à équilibrer. Comme pour beaucoup de secteurs d’activité, le travail en abattoir n’est pas attractif pour les jeunes générations. L’appel à la main-d’œuvre étrangère est une nécessité, qui n’est pas toujours très facile à gérer et à faire perdurer. Ces difficultés seront d’autant plus importantes en période estivale et la prise des congés. Du côté de la maîtrise des coûts de production, l’énergie reste un poste majeur, que les entreprises surveillent de près, mais les hausses perdurent dans les intrants plus basiques dans le fonctionnement des entreprises (carton, barquette, plastique…). Enfin, la gestion des flux reste une bataille permanente pour faire correspondre l’offre à la demande en assurant une charge de travail suffisante pour les abattoirs et les unités de transformation. Cette filière intermédiaire entre la production et la distribution assure le rôle de ventilation des pièces très variées qui compose la carcasse d’un bovin.

Toujours au fait de l’évolution de la consommation, les industriels de la viande composent en permanence avec l’offre disponible. L’abondance qui a longtemps prévalu et généré des prix bas est terminée. Aujourd’hui, l’offre est insuffisante et va engendrer de grand changement structurel pour la filière d’abattage. En quelques années, les tarifs se sont redressés, pour mettre en lumière une autre composante du commerce que sont les flux import/export. Depuis que le marché commun a été créé, la viande circule dans toute l’Europe avec des marchés qui se sont faits et défaits au gré de l’évolution des habitudes alimentaires, des politiques agricoles et des crises économiques. L’Europe fait partie intégrante de notre consommation, car nous ne sommes plus autonomes. La production de jeune bovin est symptomatique de ce phénomène avec comme point de départ le commerce du broutard.

La France est le pays qui a le plus fort potentiel de race à viande, nos voisins européens le savent très bien, mais quand la France décide de renforcer sa production interne, cela ajoute de la concurrence sur un marché où l’offre s’étiole d’année en année. Le résultat immédiat est l’envolée des prix que nous connaissons aujourd’hui et n’est pas sans poser de questions sur la rentabilité à terme de ces productions (au prix actuel).    

Chacun s’accorde à recentrer le sujet sur la dépendance alimentaire. Un repli sur un marché hexagonal pour protéger les éleveurs, avec une population qui reste attachée au VBF, mais qui faute de moyen fait évoluer leur consommation vers des viandes plus abordables (steak haché surgelé) notamment pour les populations aux revenus précaires. L’aspect psychologique d’un produit cher est un marqueur de la viande bovine, mais le steak haché est un marqueur générationnel avec quelques années de retards sur les pays anglo-saxons.

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