Décarbonation : la FNEDT demande la transparence et l’équité

Les entrepreneurs de travaux proposent de créer un index mesurer l'évolution du coût du « produit énergétique de traction » et réclament une égalité de traitement avec les agriculteurs et les Cuma. Tout en pointant les impasses techniques et économiques de la décarbonation des travaux agricoles mécanisés.

Entretien des machines, formation des salarié(s, vitesses de déplacement et de travail, poids des machines, voire une remise en cause de la pertinence de certains matériels « à la mode » et d’innovations récentes, et plus largement, une nécessaire réorganisation logistique des chantiers à laquelle beaucoup de professionnels ne sont ni prêts, ni préparés : tel seront les répercussions de la transition énergétique pour les entrepreneurs de travaux, selon la Fédération nationale des entrepreneurs des territoires (FNEDT).

Consommer moins, payer plus

La FNEDT anticipe une évolution des politiques publiques impactant à brève échéance le poste carburant. La première touche à la défiscalisation du GNR, que le gouvernement envisage de réduire, dans le cadre du prochain Projet de loi de finances. « Nous devons réduire les dépenses fiscales sur les carburants. Cela concerne les tarifs réduits d’accises sur les transports routiers, sur le gazole non routier non- agricole et sur le gazole non routier agricole. C’est nécessaire pour mettre nos actions en cohérence avec nos engagements climatiques », avait déclaré le ministre de l’Économie et des finances lors des Assises des finances publiques ce 19 juin. Autre épée de Damoclès : la future Loi de programmation quinquennale sur l’énergie et le climat, qui va entériner une amplification du rythme de décarbonation, indispensable au respect de nos engagements européens à 2030.

Une double impasse technique et économique

Pour la FNEDT, la décarbonation des travaux agricoles mécanisés se heurte à « un constat d’impuissance technique », du fait de l’’absence de motorisation de forte puissance avec des énergies non fossiles pour les engins de traction et de récolte, et à « une impasse économique », du fait du coût d’investissement « astronomique des matériels verts ».

Les deux requêtes de la FNEDT

La Fédération nationale estime indispensable, lors d’une période de transition, de disposer de références partagées et transparentes. Elle propose pour la transition énergétique agricole de créer un index carburant agricole et forestier pour mesurer l'évolution du coût « produit énergétique de traction » à partir de la part que représente le carburant dans le prix de la prestation de travaux agricoles et forestiers. Elle demande par ailleurs l’égalité de traitement sur les conditions d’emploi du carburant, et sur les aides à la décarbonation, entre les entrepreneurs, les agriculteurs et les coopératives.