Attaques du loup et de l'ours : des éleveurs et leurs brebis envahissent la DREAL à Toulouse

Des éleveurs et leurs brebis ont envahi les locaux de la DREAL Occitanie, vendredi à Toulouse, pour protester contre un plan loup "inacceptable", au regard de la multiplication des attaques du loup et de l'ours dans les estives, a constaté l'AFP.

Venus d'une douzaine de départements frappés par la prédation, une trentaine d'éleveurs, selon la Confédération paysanne, ont lâché des moutons d'une bétaillère dans la cour intérieure de la Direction régionale de l'environnement, afin de faire part de leur "grosse détresse" aux ministères de l'Environnement et de l'Agriculture, a rapporté à l'AFP Thomas Vernay, en charge du dossier prédation à la Confédération paysanne.

"On espère peser sur le prochain arbitrage du plan loup" prévu le 12 décembre, a-t-il dit, et "on réclame des engagements de l'Etat pour intervenir sur les ours qui attaquent les troupeaux de manière récurrente" en Ariège. De source policière, on a confirmé la présence d'une vingtaine de brebis dans le bâtiment et du même nombre d'éleveurs reçus en délégation.

Le projet de plan loup 2018-2023 est "inacceptable", a également déclaré Nicolas Girod, secrétaire national de la Confédération paysanne, qui se trouvait à la DREAL Toulouse. "Il n'est pas question de transiger sur la conditionnalité" qui exige qu'au minimum deux moyens de protection soient mis en place pour obtenir une indemnisation ce qui fait "peser des pressions supplémentaires sur les éleveurs", a-t-il dit à l'AFP. Dans les Pyrénées, principalement concernées par le plantigrade, "moins de la moitié des attaques de l'ours en Ariège sont reconnues ou indemnisées", a-t-il déploré.

Près de 300 brebis, toutes victimes des ours, ont été tuées l'été dernier dans les Pyrénées, selon l'Association pour le développement durable de l'identité des Pyrénées (ADDIP), opposée à la réintroduction du plantigrade. La principale attaque a eu lieu le 20 juillet: 209 brebis d'un groupement pastoral à Couflens, commune située à quelques kilomètres d'Auzat (Ariège), avaient "déroché", c'est-à-dire chuté d'un rocher ou d'une falaise, à la suite de l'attaque de l'ours.