Benoît Rouyer, économiste au Cniel, revient sur la collecte et le prix du lait en France et dans le monde pour les mois de juillet et août 2019

Conjoncture laitière juillet - août 2019 : un marché entre deux eaux 


Benoît Rouyer, économiste au Cniel, revient sur la collecte et le prix du lait en France et dans le monde pour les mois de juillet et août 2019


Pac : le spectre de la décroissance s’éloigne, place au débat sur la (re)distribution des aides

Agriculture biologique : l'heure du « bioexit » ?

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Agneaux &ndash; L&rsquo;activit&eacute; commerciale reste fortement influenc&eacute;e par la m&eacute;t&eacute;o, avec un week-end qui s&rsquo;annonce comme pluvieux et froid. La consommation ne sera pas tr&egrave;s active avec en plus une fin de mois. Les disponibilit&eacute;s sur les march&eacute;s seront mesur&eacute;es, mais suffisantes pour permettre aux acheteurs de corriger les exc&egrave;s de ces derni&egrave;res semaines. Les tarifs restent n&eacute;anmoins tr&egrave;s convenables dans les bons agneaux laitons, mais la vente est plus compliqu&eacute;e dans les agneaux lourds. En brebis, le commerce reste fluide avec des tarifs convenables.Avis d&rsquo;expert&nbsp;: Les abatteurs scrutent de tr&egrave;s pr&egrave;s la m&eacute;t&eacute;o pour les ponts de mai, car elle sera l&rsquo;&eacute;l&eacute;ment d&eacute;terminant pour leurs commandes.<a href="https://www.pleinchamp.com/les-cours/betail-vif" target="_blank">Cliquer ici pour retrouver tous vos cours sur le b&eacute;tail vif </a>

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La demande se rétracte.

La question n&rsquo;est plus de savoir si la FCO (fi&egrave;vre catarrhale ovine) reviendra cette ann&eacute;e s&rsquo;immiscer dans la qui&eacute;tude des cheptels cantaliens, mais quand ? D&egrave;s que les temp&eacute;ratures seront suffisantes pour permettre la circulation des culico&iuml;des propagateurs de cette maladie vectorielle. V&eacute;t&eacute;rinaire praticien sur Saint-Flour, Olivier Salat en est convaincu mais il pense que cet &eacute;pisode sera moins virulent que celui de l&rsquo;&eacute;t&eacute; et l&rsquo;automne derniers avec un variant du s&eacute;rotype 8 au contact duquel un certain nombre de bovins et ovins se sont immunis&eacute;s. C&rsquo;est cependant sans compter sur son cousin le s&eacute;rotype 3, aux portes de l&rsquo;Hexagone, sans doute plus pour longtemps, et d&rsquo;une nouvelle venue dont les &eacute;leveurs se seraient bien pass&eacute;s&nbsp;: la MHE (maladie h&eacute;morragique &eacute;pizootique) qui s&rsquo;est rapproch&eacute;e jusqu&rsquo;en Corr&egrave;ze avant la tr&ecirc;ve hivernale mais dont les sympt&ocirc;mes pourraient faire penser &agrave; ceux de la FCO ou d&rsquo;autres &eacute;pizooties. &ldquo;On va y avoir droit cet &eacute;t&eacute;, aussi d&egrave;s que vous voyez vos animaux avec un signe d&rsquo;atteinte &agrave; la t&ecirc;te, une &eacute;rosion du mufle, du jetage, des yeux qui coulent, de la bave, des boiteries&hellip; &ccedil;a vaudra la peine d&rsquo;appeler pour faire un pr&eacute;l&egrave;vement&rdquo;, a-t-il conseill&eacute; jeudi dernier &agrave; l&rsquo;assembl&eacute;e g&eacute;n&eacute;rale du GDS Cantal dont la table ronde &eacute;tait consacr&eacute;e aux cons&eacute;quences sanitaires du r&eacute;chauffement climatique. Vacciner pour &ldquo;casser les vagues&rdquo; Quant &agrave; la strat&eacute;gie de pr&eacute;vention et lutte contre la FCO, il partage la recommandation d&eacute;livr&eacute;e par Patricia Sagueton-Pillu, adjointe au chef de service SPAE (sant&eacute;, protection animales et environnement) de la DDETSPP(1)&nbsp;: vacciner contre le s&eacute;rotype 8, seul s&eacute;rotype contre lequel un vaccin est disponible, celui contre le s&eacute;rotype 3 &eacute;tant attendu pour la fin d&rsquo;ann&eacute;e. &ldquo;La FCO, c&rsquo;est un peu comme le Covid, on va avoir des vagues environ tous les quatre ans, celle de 2019 est pass&eacute;e un peu inaper&ccedil;ue parce que la souche &eacute;tait peu virulente. L&rsquo;objectif de la vaccination, dont les effets vont se voir &agrave; long terme, c&rsquo;est de casser ces vagues&rdquo;, a expliqu&eacute; le v&eacute;t&eacute;rinaire. Tandis que Patricia Sagueton-Pillu rappelait l&rsquo;impact fort de l&rsquo;&eacute;pisode de 2023 avec une surmortalit&eacute; de 70 % dans le Cantal en octobre et novembre (constat&eacute;e gr&acirc;ce aux donn&eacute;es de l&rsquo;&eacute;quarrissage) et encore de + 40 % en moyenne jusqu&rsquo;en mars 2024. Au pr&eacute;alable, elle avait aussi confirm&eacute; l&rsquo;absence de protection crois&eacute;e&nbsp;: le vaccin contre le s&eacute;rotype 8 ne prot&egrave;ge pas contre le S3 ni contre la MHE pour laquelle un vaccin est aussi &agrave; l&rsquo;&eacute;tude. Faut-il s&rsquo;attendre avec le r&eacute;chauffement climatique &agrave; voir d&eacute;ferler d&rsquo;autres maladies vectorielles pour l&rsquo;heure inconnues sous nos contr&eacute;es&nbsp;? David Ngwa-Mbot, v&eacute;t&eacute;rinaire conseil &agrave; GDS France, n&rsquo;a gu&egrave;re laiss&eacute; d&rsquo;espoirs&nbsp;: la hausse des temp&eacute;ratures et les &eacute;pisodes intenses de pr&eacute;cipitation et donc un fort taux d&rsquo;humidit&eacute; constituent le terreau id&eacute;al de d&eacute;veloppement et de pullulation des vecteurs (moucherons, moustiques&hellip;). Des conditions m&eacute;t&eacute;orologiques qui peuvent, de fait, changer l&rsquo;aire de pr&eacute;sence de nombreux animaux et vecteurs tout comme leur dynamique de population et donc les opportunit&eacute;s de contact avec le b&eacute;tail. &ldquo;Avec des temp&eacute;ratures &eacute;lev&eacute;es, on assiste aussi &agrave; la modification du cycle des pathog&egrave;nes&rdquo;, rel&egrave;ve-t-il. C&rsquo;est le cas du virus de la MHE qui se r&eacute;plique plus rapidement &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur du moucheron quand les temp&eacute;ratures sont plus favorables. D&rsquo;autres &eacute;pizooties sous haute surveillance D&rsquo;autres maladies vectorielles sont de fait sous surveillance &eacute;troite de la part des autorit&eacute;s sanitaires fran&ccedil;aises dans le cadre de la strat&eacute;gie One ealth(2) et des contaminations potentielles animal/ homme. C&rsquo;est le cas de la dermatose nodulaire contagieuse, jusqu&rsquo;alors contenue en Afrique subsaharienne, de la fi&egrave;vre de la vall&eacute;e du Rift qui a tendance &agrave; se rapprocher, de la fi&egrave;vre h&eacute;morragique Crim&eacute;e-Congo ainsi que de toutes les enc&eacute;phalites &agrave; tiques. D&rsquo;autres maladies vectorielles touchant l&rsquo;Homme font l&rsquo;objet de toutes les vigilances car elles ont &eacute;t&eacute; identifi&eacute;es par les experts comme ayant une forte probabilit&eacute; de g&eacute;n&eacute;rer un &eacute;pisode majeur de contamination d&rsquo;ici 2025-2030 avec un r&eacute;servoir pouvant &ecirc;tre un animal domestique ou d&rsquo;&eacute;levage&nbsp;: la dengue, le zika, le chikungunya&hellip; Aux &eacute;ventuels sceptiques, Olivier Salat souligne qu&rsquo;il y a 30 ans, quand il a d&eacute;but&eacute; sa carri&egrave;re, jamais il n&rsquo;aurait pens&eacute; croiser la fi&egrave;vre catarrhale ovine dont il ne connaissait la description que dans des livres. &ldquo;La MHE, je ne savais m&ecirc;me pas que &ccedil;a existait et la besnoitiose, on la savait cantonn&eacute;e au Pi&eacute;mont pyr&eacute;n&eacute;en. Et puis on l&rsquo;a vue contaminer toute la France.&rdquo; Au passage, David Ngwa-Mbot &eacute;voque un autre effet du changement climatique&nbsp;: des ressources alimentaires et une eau&nbsp; moins disponibles du fait des s&eacute;cheresses, par exemple pour la faune sauvage, qui aura davantage propension &agrave; s&rsquo;approcher des &eacute;levages, l&agrave; encore avec un risque de diffusion de certains pathog&egrave;nes. Anticiper et doper l&rsquo;immunit&eacute; Dans ces conditions, comment prot&eacute;ger son troupeau&nbsp;? R&eacute;ponse unanime autour de la table&nbsp;: par l&rsquo;anticipation. Anticipation du c&ocirc;t&eacute; des autorit&eacute;s sanitaires via des syst&egrave;mes de d&eacute;tection des foyers le plus t&ocirc;t possible pour d&eacute;clencher des mesures de restriction des mouvements d&rsquo;animaux permettant de stopper ou, &agrave; d&eacute;faut, freiner la propagation de la maladie ; anticipation via la diplomatie sanitaire &eacute;galement. Anticiper, via des mesures de bios&eacute;curit&eacute; sur son &eacute;levage, par la vaccination quand celle-ci est disponible, compl&egrave;te Delphine Giraud, responsable sanitaire au GDS Cantal, qui met en avant l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t d&rsquo;animaux en bonne sant&eacute; et donc &agrave; l&rsquo;immunit&eacute; plus efficace pour faire face &agrave; de nouveaux pathog&egrave;nes. &ldquo;Avant on g&eacute;rait une maladie, puis une autre, aujourd&rsquo;hui on a un peu tout en m&ecirc;me temps avec des maladies vectorielles difficilement contr&ocirc;lables. Il faut donc prendre du recul, avoir une vision plus globale avec la bios&eacute;curit&eacute;&rdquo;, plaide-t-elle. Cela passe &eacute;galement, en p&eacute;riode de s&eacute;cheresse et canicules, par des dispositions simples pour r&eacute;duire le stress des bovins, notamment des vaches laiti&egrave;res et bovins &agrave; l&rsquo;engraissement, les plus sensibles &agrave; la chaleur (d&egrave;s les 22-25&deg;C)&nbsp;: une eau fra&icirc;che de qualit&eacute; et en quantit&eacute;, des zones d&rsquo;ombre dans les parcelles - &ldquo;quand je vois la Plan&egrave;ze et les estives, je me dis que les animaux vont vraiment souffrir&rdquo;, soupire Olivier Salat -, des b&acirc;timents bien isol&eacute;s et adapt&eacute;s (&ldquo;on ne devrait plus voir de translucides sur les stabulations&nbsp;!&rdquo;). &ldquo;Il y a des moments dans la saison o&ugrave;, si le b&acirc;timent est adapt&eacute;, mieux vaut garder les animaux dedans la journ&eacute;e&rdquo;, plaide le v&eacute;t&eacute;rinaire, tandis que son coll&egrave;gue du GDS France incite &ldquo;&agrave; drainer partout o&ugrave; il y a de l&rsquo;eau, des flaques&hellip;&rdquo; (pas s&ucirc;r que le message satisfasse l&rsquo;administration). (1) Direction d&eacute;partementale de l&rsquo;emploi, du travail, des solidarit&eacute;s et de la protection des populations. (2) Une seule sant&eacute;.

En élargissant l’aire géographique des insectes et leur cycle, la hausse des températures favorise déjà l’émergence et la diffusion de maladies vectorielles difficiles à contrôler. Éclairage avec le GDS Cantal.