"Front commun" franco-allemand sur la poudre de lait

Les coopératives laitières françaises et allemandes ont constitué un "front commun" pour demander à la Commission européenne d'écouler les quelque 370.000 tonnes de poudre de lait rachetée par l'Europe pour enrayer la chute des cours, a-t-on appris jeudi auprès de Coop de France métiers du lait.

"Nous avons proposé que ces poudres soient utilisées pour la nutrition animale", a rappelé devant les coopératives réunies à Paris, Damien Lacombe, président de Coop de France métiers du lait. "L'initiative française est désormais saluée et soutenue par les coopératives et producteurs allemands. Une réunion se tient d'ailleurs aujourd'hui même à Bruxelles, avec (le commissaire européen à l'agriculture) Phil Hogan, pour lui faire part de ce front commun", s'est félicité M. Lacombe, en présence du président du conseil de surveillance de la plus grosse coopérative allemande, Deutsches Milsch Kontor (DMK), Heinz Korte.  

Les quelque 370.000 tonnes de stocks de poudres accumulées en 2015 et 2016 par l'Europe pour stopper la chute des cours "pèsent sur les cotations, donc sur les prix, jusqu'à ceux payés aux producteurs, évidemment", a ajouté M. Lacombe. "C'est de la responsabilité de la Commission européenne d'assumer ce dernier soubresaut de la sortie des quotas européens", a estimé M. Lacombe devant la presse. Avec 24 milliards de litres par an environ, la France est le deuxième producteur de lait de l'Union européenne derrière l'Allemagne (environ 30 milliards).  

Lors d'un entretien avec l'AFP, M. Hogan a confirmé qu'il rencontrerait les syndicats européens de producteurs de lait "pour parler des tendances du marché du lait mais aussi de la façon dont nous pouvons nous entraider pour nous débarrasser de manière responsable des stocks de poudre de lait qu'il nous reste, soit environ 370.000 tonnes". Il s'est dit prêt à écouter leurs idées pour "ne pas perturber le marché", notamment en ce qui concerne le prix du litre de lait payé aux fermiers.