La collecte laitière à l’épreuve du coronavirus

La filière laitière travaille à la mise en place d’un dispositif de compensation sans perte de revenus pour les producteurs s’engageant dans la diminution de leurs volumes de lait, dans un contexte de perte de débouchés pour les produits laitiers.

Pour la filière laitière française, l'épidémie de coronavirus survient à un moment particulier : celui du pic de collecte correspondant à la période de mise à l'herbe. Or, la perte des débouchés de la restauration hors foyer, l'interdiction de la plupart des marchés primeurs et le changement de comportement des consommateurs viennent chambouler l'organisation de la chaîne de production, amenant certaines laiteries à demander aux éleveurs de baisser leur production.

Ce ralentissement de la production peut-être envisagé par la réduction des quantités de concentrés apportés, conseille l'Institut de l'élevage. Une solution qui « a le mérite d'être facilement réversible, pour reprendre rapidement une production normale », précise l'institut. « La diminution de l'apport de concentrés a aussi l'avantage de faire baisser la pression logistique sur les usines d'alimentations du bétail, qui sont elles aussi en tension », poursuit l'institut.

Baisse des volumes sans baisse des prix

Dans un communiqué de presse publié le 30 mars, la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) indique travailler, avec les autres acteurs de la filière, à « la mise en place d'un dispositif de compensation sans perte de revenu pour les éleveurs visant la modération des volumes ». Le syndicat estime que de tels efforts « doivent être portés par l'ensemble de la filière, des éleveurs aux industriels jusqu'aux distributeurs ». « Sans réponse collective, c'est l'ensemble de la filière qui serait pénalisée », prévient la FNPL.

La fédération indique avoir demandé à la Commission européenne dès le début du confinement « la mise en place de mesures permettant un accompagnement à la limitation de la production ». « Ce courrier est resté sans réponse positive à ce jour. Nous poursuivons nos demandes au travers de l'activation de l'article 222 de l'OCM [Organisation commune de marché, NDLR] pour faire face à la situation exceptionnelle que nous traversons », précise la FNPL.