La France interdira le broyage des poussins et la castration à vif des porcelets fin 2021

Le broyage des poussins et la castration à vif des porcelets, seront interdits fin 2021, a annoncé mardi 28 janvier, le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume lors de la présentation du plan gouvernemental pour la protection et l'amélioration du bien-être animal.

Élaboré en concertation avec les filières concernées et les associations de défense des animaux, ce plan vient "compléter et renforcer les mesures déjà en vigueur. Pour Didier Guillaume, son objectif est triple : concilier la sensibilité des animaux, le travail des éleveurs et le regard de la société" précise le ministère de l'agriculture. Il insiste "il ne faut pas dissocier le bien-être de l'animal du bien-être de l'éleveur". Et d'ajouter "la mise en place de ces mesures fortes doivent se faire sans remettre en cause totalement les structures économiques. Les éleveurs seront accompagnés, en s'appuyant sur des alternatives et avec l'aide de 18 000 vétérinaires garants du bien-être animal". "Aujourd'hui, le bien-être animal, ce n'est pas la fin de l'élevage, c'est mieux d'élevage", a poursuivi Didier Guillaume. 

"Fin 2021, plus rien ne sera comme avant", a déclaré le ministre lors d'une conférence de presse mardi matin, durant laquelle il a décliné l'ensemble des mesures du gouvernement pour le bien-être animal. Sur le sujet emblématique des poussins mâles, qui sont broyés dans les élevages de poules pondeuses car il n'est pas rentable de les nourrir, "l'objectif, c'est de forcer les entreprises, la recherche à faire cela fin 2021, (...) trouver la technique qui marche à grande échelle", a indiqué M. Guillaume, confirmant un engagement conjoint pris avec son homologue allemande à Berlin, le 13 janvier dernier. Parmi les voisins de la France, la Suisse a mis en place cette interdiction depuis le 1er janvier. Le mode d'abattage au moyen du CO2 y reste autorisé.

De la même manière, "fin 2021, il n'y aura plus de castration des porcelets à vif", a assuré M. Guillaume, en ajoutant que le ministère allait "publier des textes réglementaires dans les toutes prochaines semaines pour aller vers l'interdiction des pratiques douloureuses dans l'élevage". La castration des porcelets permet d'obtenir des porcs plus gras, tout en évitant l'odeur nauséabonde de verrat que peut dégager à la cuisson le gras de certains mâles "entiers". "Nous avons travaillé avec les vétérinaires prêts à élaborer un protocole pour une prise en charge complète de la douleur", a expliqué M. Guillaume. 

Etiquetage des modes d'élevage

"Au conseil des ministres de l'Agriculture à Bruxelles" qui s'est tenu lundi "nous avons pris la décision de mettre en place un étiquetage des modes d'élevage sur l'ensemble des produits à l'échelle européenne", a par ailleurs souligné le ministre. Cette expérimentation, pour garantir au consommateur une information claire sur les modes d'élevage des produits carnés qu'il achète, démarrera "à partir de l'année prochaine" et durera deux ans.

Le gouvernement veut également que les financements de l'État soient dès à présent "fléchés prioritairement vers des bâtiments favorisant l'expression naturelle des comportements des animaux d'élevage". Il s'engage à défendre dans les négociations en cours sur la future Politique agricole commune européenne (PAC) de conditionner les financements aux éleveurs investissant dans des bâtiments d'élevage respectant des normes en matière de bien-être animal.