Lactalis: la bactérie incriminée semble être la même qu'en 2005 (Pasteur)

La bactérie à l'origine de la contamination à la salmonelle de l'usine Lactalis de Craon (Mayenne) est probablement la même que celle qui a frappé le site en 2005, a indiqué lundi l'Institut Pasteur.

"D'après les analyses, les deux salmonelles, celle de 2005 et de 2017, sont extrêmement proches", a déclaré à l'AFP le bactériologiste Simon Le Hello, confirmant une information de la Revue de l'industrie agroalimentaire (RIA). M. Le Hello codirige le Centre national de référence salmonelle l'Institut Pasteur à Paris, qui enquête sur cette bactérie ayant contaminé des laits infantiles.

L'usine mayennaise avait déjà été frappée par une salmonelle alors qu'elle appartenait encore à la société Celia, avant d'être rachetée en 2006 par Lactalis. "On va probablement confirmer, parce que ça reste une hypothèse, que la souche de 2017 dérive de celle de 2005. Et on va s'assurer qu'il n'y a pas eu de cas de contamination très sporadiques entre ces deux dates", a poursuivi le scientifique. Pasteur conserve en effet des souches anciennes qui vont permettre une comparaison.

M. Le Hello n'a pas souhaité se prononcer sur les éventuels manquements de Lactalis, lui qui est spécialiste de santé humaine. "Soit il y a eu de rares cas de salmonellose entre 2005 et 2017, soit il n'y en a pas eu et c'est un phénomène réémergent", a-t-il avancé.

La revue RIA évoque un cas similaire, survenu aux États-Unis sur des céréales soufflées, qui selon elle "suggère que des travaux dans l'usine ont pu remettre la bactérie en contact avec le produit". Une hypothèse qui concorde avec les propos d'une porte-parole de Lactalis, qui rappelait encore le 3 janvier que les "causes potentielles" de contamination étaient connues, évoquant des "travaux" réalisés au premier semestre 2017.

En 2005, le groupe Celia avait dû procéder à plusieurs rappels de produits successifs. En 2017, Lactalis avait dû stopper sa production le 8 décembre, après avoir découvert la salmonelle dans des laits de marque Picot et Milumel. Au 20 décembre, Santé publique France avait recensé 35 nourrissons atteints de salmonellose en France depuis mi-août, dont 31 ayant consommé un lait infantile de l'usine de Craon. Tous étaient en bonne santé. "Le nombre est assez faible" et "je ne pense pas qu'il devrait beaucoup évoluer", a affirmé M. Le Hello.