Les éleveurs bovins européens s'estiment lâchés par Bruxelles

Les principales associations de producteurs de viande bovine françaises, espagnoles, italiennes et irlandaises font voix commune pour dénoncer les accords de libre-échange signés par l’UE avec les pays du continent américain.

L'Asoprovac en Espagne, l'IFA en Irlande, Italia Zootecnica et InterCarneItalia en Italie se joignent à la Fédération nationale bovine et à Interbev en France pour dénoncer la « politique incohérente » de l'Union européenne en matière d'importation de viande bovine. Ceta, Mercosur, accord UE-USA... Les principales associations de producteurs de viande de bœuf en UE ont ainsi publié le 9 août un communiqué de presse commun, dans lequel elles accusent la Commission européenne de « trahir les consommateurs et les producteurs européens en autorisant les importations de viande bovine de qualité inférieure sur le marché européen ».

« Ces viandes bovines importées sont produites dans des pays où les exigences en termes de traçabilité, de sécurité sanitaire, de respect de l'environnement et du bien-être animal sont moindres, notamment avec l'utilisation de substances interdites en Europe dans l'alimentation des bovins (antibiotiques utilisés comme activateurs de croissance, farine animale, ...) », font-elles savoir. 

Par ailleurs, « les systèmes de production des pays-tiers concernés ne disposent pas de dispositif d'identification et de traçabilité des bovins équivalents à ceux qui sont obligatoires dans l'UE », indiquent-elles encore. 

La direction générale de la santé et de la protection des consommateurs (DG SANCO) est particulièrement visée. Cet organisme « devrait être un gardien rigoureux du respect des normes applicables à la production dans l'UE et annoncées aux consommateurs européens, tant sur le plan de la sécurité sanitaire que dans le domaine de l'environnement notamment », déplorent les associations.

Dénonçant une concurrence déloyale pour les éleveurs européens, les associations signataires demandent à la Commission européenne et aux gouvernements « d'interdire toutes les importations de viande bovine de qualité inférieure au marché unique de l'UE », au risque de voir le secteur européen de l'élevage bovin « sacrifié ».