Jean-Yves Morice évoque ici les perspectives du marché laitier en 2019. Les producteurs vont-ils pouvoir conserver un prix du lait qui puisse équilibrer les coûts de revient ? Il est nécessaire de rester prudent car certaines difficult

Marché laitier : quelles perspectives ?


Jean-Yves Morice évoque ici les perspectives du marché laitier en 2019. Les producteurs vont-ils pouvoir conserver un prix du lait qui puisse équilibrer les coûts de revient ? Il est nécessaire de rester prudent car certaines difficultés et contraintes s'annoncent. Explications.


Pac : le spectre de la décroissance s’éloigne, place au débat sur la (re)distribution des aides

Agriculture biologique : l'heure du « bioexit » ?

Dégagez un revenu financier de vos haies

Bovins de boucherie &ndash; Sur le grand Ouest, les conditions climatiques sont nettement plus convenables pour la mise &agrave; l&rsquo;herbe. Les coupes d&rsquo;ensilage ou d&rsquo;enrubann&eacute;, mais &eacute;galement pour la pr&eacute;paration de l&rsquo;implantation des cultures de printemps. Les &eacute;leveurs sont moins disponibles pour vendre leurs animaux. Cela permet de tenir les cours dans les bonnes femelles Blondes d&rsquo;Aquitaine, Parthenaises ou Limousines de qualit&eacute; bouch&egrave;re, malgr&eacute; une demande moins soutenue sur Paris et les grandes m&eacute;tropoles pour la fin de mois. Les familles consomment toujours de la viande, mais elles ont r&eacute;orient&eacute; leurs achats sur des produits transform&eacute;s, m&ecirc;me si parfois le prix est plus &eacute;lev&eacute;. Dans le domaine des Charolaises et des allaitantes de milieux de gamme, les abatteurs observent un recul des disponibilit&eacute;s, mais les tarifs se maintiennent. R&eacute;formes laiti&egrave;res &ndash; Les &eacute;leveurs sont accapar&eacute;s par les travaux de printemps, plus ou moins avanc&eacute; en fonction des r&eacute;gions. L&rsquo;offre est moins importante dans les r&eacute;formes laiti&egrave;res avec des tarifs qui renouent avec du positif dans les vaches Prim&rsquo;Holstein, Normandes ou Monb&eacute;liardes. Les taureaux suivent &eacute;galement cette tendance. Jeunes bovins &ndash; Le march&eacute; reste fortement impact&eacute; par la faiblesse de nos exportations europ&eacute;ennes. Les exp&eacute;ditions vers les pays tiers se sont &eacute;galement r&eacute;tract&eacute;es apr&egrave;s le ramadan. Les volumes disponibles restent suffisants pour permettre une pression sur les prix. Avis d&rsquo;expert&nbsp;: Bovins de races &agrave; viande&nbsp;: Le commerce restera tr&egrave;s calme avec une m&eacute;t&eacute;o qui reste peu encouragent pour les grillades. Les commandes de d&eacute;but de mois devraient n&eacute;anmoins permettre de tenir les prix dans les bonnes femelles. &nbsp;&nbsp;&nbsp; Bovins de races laiti&egrave;res&nbsp;: Les travaux de saison vont limier les disponibilit&eacute;s pour les abattoirs, mais ces derniers vont profiter de deux semaines &eacute;court&eacute;es pour limiter la hausse. Jeunes bovins&nbsp;: La reprise des exportations sur la Gr&egrave;ce et le recul de l&rsquo;offre des laiti&egrave;res devrait favoriser la stabilisation des prix des JB.<a href="https://www.pleinchamp.com/les-cours/betail-vif" target="_blank">Cliquer ici pour retrouver tous vos cours sur le b&eacute;tail vif </a>

Bovins viande – Léger mieux en laitières

Le 1er&nbsp;juin 2018, la Commission europ&eacute;enne pr&eacute;sentait ses propositions l&eacute;gislatives relatives &agrave; la r&eacute;forme de la Pac.&nbsp;Le 31 ao&ucirc;t 2022, elle donnait son <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/bruxelles-valide-le-programme-strategique-national-de-la-france" target="_blank">blanc-seing &agrave; la France pour son Programme strat&eacute;gique national</a> (PSN). Entre-temps, quatre ministres de l&rsquo;Agriculture se seront succ&eacute;d&eacute; rue de Varenne et on ne compte pas le nombre de conseils europ&eacute;ens, de trilogues, de d&eacute;bats parlementaires europ&eacute;ens et nationaux, de Conseils sup&eacute;rieurs d&rsquo;orientation, sans oublier&nbsp;<a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/le-debat-impactons-reclame-plus-de-debat" target="_blank">la plateforme participative du d&eacute;bat public ImPACtons</a>&nbsp;et son assembl&eacute;e citoyenne sur l&rsquo;agriculture. On passe rapidement sur les avis du Haut conseil pour le climat, de la Cour des comptes ou encore de l&rsquo;Autorit&eacute; environnementale. Au final, chaque citoyen europ&eacute;en aura, de pr&egrave;s ou de loin, donn&eacute; son avis sur la Pac, un exercice qui se sera &eacute;tir&eacute; sur 4 ans et &agrave; valoir pour 5 ans, pas aid&eacute; par le Covid, il faut en convenir. Un bel exercice d&eacute;mocratique &agrave; la gloire de l&rsquo;UE et &agrave; sa seule et unique politique commune, UE que les populistes et d&eacute;mocrates illib&eacute;raux r&ecirc;vent de d&eacute;zinguer le 9 juin&nbsp;&agrave; l&rsquo;occasion des &eacute;lections europ&eacute;ennes.<h2>La jach&egrave;re en jach&egrave;re</h2>Cette &eacute;ch&eacute;ance &eacute;lectorale, cruciale pour notre continent - &laquo; L&rsquo;Europe est en danger de mort&nbsp;&raquo; a martel&eacute; Emmanuel Macron dans son discours &agrave; la Sorbonne le 25 avril - n&rsquo;est pas totalement &eacute;trang&egrave;re &agrave; la c&eacute;l&eacute;rit&eacute; avec laquelle les ex&eacute;cutifs europ&eacute;en et nationaux ont m&eacute;nag&eacute; des &laquo;&nbsp;simplifications&nbsp;&raquo; dans le r&egrave;glement de la Pac. Un bel euph&eacute;misme pour&nbsp;torpiller le volet environnemental de la Pac ou enterrer la d&eacute;croissance sous feu la jach&egrave;re, selon que vous serez &eacute;cologiste ou souverainiste (&agrave; la mode agricole). Mais la crise sanitaire puis la guerre en Ukraine ont piqu&eacute; &agrave; vif la s&eacute;curit&eacute; alimentaire. Le 24 avril, le Parlement europ&eacute;en a ainsi&nbsp;ent&eacute;rin&eacute; <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/pac-la-reforme-a-mi-parcours-c-est-fait">plusieurs assouplissements des r&egrave;gles de conditionnalit&eacute; port&eacute;es par les BCAE</a>. Exit la BCAE 8 et l&rsquo;obligation du respect d&rsquo;un taux minimal de jach&egrave;re et d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments improductifs favorables &agrave; la biodiversit&eacute;. Des garde-fous sont toutefois m&eacute;nag&eacute;s via <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/pac-2023-2027-tout-sur-l-ecoregime">l&rsquo;&eacute;cor&eacute;gime</a>. Dans cette s&eacute;quence expresse, le signal donn&eacute; est cependant plus signifiant que le fond, car le nouveau r&egrave;glement ne va pas fondamentalement changer la donne, ni pour les quintaux, ni pour les carabes.<h2>Le champ libre pour le d&eacute;bat sur la distribution des aides</h2>Une autre mani&egrave;re de voir le &laquo;&nbsp;vert&nbsp;&raquo; &agrave; moiti&eacute; plein est de consid&eacute;rer que, la question environnementale &eacute;tant, au moins temporairement, &eacute;vacu&eacute;e, le champ est libre pour aborder le morceau de choix de la Pac&nbsp;: le budget et plus encore ses r&egrave;gles de distribution, alors que se profile &agrave; l&rsquo;horizon -&nbsp;lointain -&nbsp;la perspective de l&rsquo;adh&eacute;sion de l&rsquo;Ukraine &agrave; l&rsquo;UE.&nbsp;En France, <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/pac-2023-2027-les-arbitrages-du-ministere-de-l-agriculture" target="_blank" title="">le PSN 2023-2027</a> avait achopp&eacute; sur le taux de transfert entre 1er et 2&egrave;me pilier (maintenu &agrave; 7,53%), le paiement redistributif, maintenu &agrave; 10% du 1er pilier sur les 52 premiers hectares (soit la SAU moyenne de 2014 contre 69ha en 2020), ou encore sur <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/l-aide-aux-petites-fermes-peut-prefigurer-un-futur-systeme-reposant-sur-l-actif-agricole" target="_blank" title="">l&rsquo;aide aux petites fermes</a> (&eacute;conduite en dehors d&rsquo;une aide coupl&eacute;e au &laquo;&nbsp;petit maraichage&nbsp;&raquo;) susceptible de pr&eacute;figurer l&rsquo;arl&eacute;sienne aide l&rsquo;actif. Arl&eacute;sienne ou ukrainienne&nbsp;? Selon la fiche d&eacute;di&eacute;e &agrave; l&rsquo;Ukraine des &laquo;&nbsp;Politiques agricoles &agrave; travers le monde&nbsp;&raquo;, &eacute;dit&eacute;e par le minist&egrave;re de l&rsquo;Agriculture en 2019, l&rsquo;Ukraine comptait alors 150 &laquo;&nbsp;agroholdings&nbsp;&raquo; exploitant chacun plus de 10.000ha, 33.000 exploitations couvrant entre 1 et quelques milliers d&rsquo;ha, et 5,4 millions de micro-exploitations. Place au d&eacute;bat sur la (re)distribution des aides.

[Edito] En quelques semaines, les exécutifs européen et nationaux ont partiellement réécrit une Pac sur laquelle avaient phosphoré 450 millions d’européens pendant des années. Dont acte. Et puisque le spectre de la décroissance s’éloigne, le champ est libre pour s’attaquer à la (re)distribution des aides, avec en filigrane l’adhésion de l’Ukraine, le pays aux 5 millions de micro-exploitations.