En Bretagne, le revenu par producteur de lait a très peu progressé en vingt ans

<em>« En Bretagne, le résultat courant par exploitant fluctue de façon importante depuis 2008, mais si on regarde la tendance sur vingt ans, les revenus n’ont pas augmenté »</em>, décrit Pascale Van Belleghem, du service études et prospectives du Cerfrance Bretagne.

Plus en détail, les litrages de lait vendus par unité de main-d’œuvre exploitant sont multipliés par deux, passant de 156 100 litres par UMO exploitant en 2000 à 315 200 litres en 2020. À résultat quasi constant par exploitant, cela revient à dire que le résultat courant par litre de lait a été divisé par deux sur cette période.

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« Avec la fin des quotas, puis plus récemment de nombreuses cessations, les exploitations se sont agrandies, avec beaucoup de succès pour certaines, mais de trop gros investissements pour d’autres, parfois sur deux sites, avec des terres éloignées… Par conséquent, en moyenne, ces agrandissements se sont réalisés sans économie d’échelle. Par ailleurs, l’ensemble des charges ont augmenté quasi continuellement à la différence du prix du lait », analyse Pascale Van Belleghem. Le Cerfrance Bretagne indique que les derniers résultats (clôtures à juillet 2021) ne montrent pas d’amélioration.

De gros écarts de Trésorerie nette globale

Ces chiffres sont des moyennes qui cachent de grands écarts de revenu. La trésorerie nette globale (dettes court terme - créances court terme) par 1 000 litres est en moyenne négative ces dix dernières années. Les écarts entre le quart supérieur – TNG toujours supérieure à +18 €/1 000 l – et le quart inférieur – TNG toujours inférieure à -53 €/1 000 l – sont encore plus marqués depuis la campagne 2018-2019. « Les écarts de technicité ont augmenté entre exploitations. Les plus performantes ont réussi à augmenter la quantité de lait produit par vache tout en conservant un coût alimentaire plus faible. Les écarts de revenu qui découlent de l’efficacité technique se traduisent par des écarts sur la trésorerie, malgré des prélèvements privés très réduits dans les exploitations les moins performantes. »