Fin des négociations commerciales

Même si les négociations commerciales sont closes, la guerre en Ukraine et ses conséquences économiques vont encore faire évoluer les prix dans une inflation non maîtrisée des matières premières et de l’énergie.

Ce qui ressort de ces dernières semaines de négociations commerciales c’est le dynamisme d’une profession qui veut sortir d’une spirale où la valeur ajoutée ne profite pas aux éleveurs. Face à des difficultés économiques qui demeurent très présentes, les éleveurs cherchent à séduire un public urbain à la recherche de repères. La demande de sécurité alimentaire, de bien-être des animaux et du respect de l’environnement restent au cœur des préoccupations des consommateurs de plus en plus flexibles dans leur alimentation.

La notion du prix payé aux éleveurs reste en revanche assez abstraite, car le lien entre le prix payé pour une pièce de bœuf dans un magasin et celui réglé aux producteurs ne se fait pas sur la même échelle de valeurs. Le premier est un produit fini qui doit intégrer les fortes disparités entre la valorisation des différents muscles de l’animal et le second est un prix au kg de carcasse qui induit une forte disparité en fonction des races, de la qualité et du mode de commercialisation.

Le relèvement des prix payés aux éleveurs depuis le croisement des courbes offre/demande est important. En un an, les réformes laitières ont progressé de 45%, mais cette belle évolution masque 40 années de sous valorisation d’une matière considérée comme un « sous-produit » de la production laitière. La définition d’un coût de production pour établir les prix de référence pour les contrats de contractualisation qui devront être signés en 2023 va être un exercice très particulier. Dans les races à viande, le relèvement des prix est moins important et surtout très variable en fonction de la conformation. Le prix des animaux d’entrée de gamme a plus progressé que celui des très bonnes femelles. Ce phénomène est accentué par la très forte progression de la demande en viande hachée qui représente aujourd’hui plus de 55% des achats des ménages.

Ce très net relèvement des prix à la production observé depuis le début d’année reste néanmoins en retrait par rapport aux indices publiés par l’institut de l’élevage et qui doit servir de base pour l’application de la loi Egalim 2. Or la répercussion des hausses, déjà actée dans le circuit aval, vient se heurter à la baisse du pouvoir d’achat des ménages, qui feront des choix dans la gestion de leur budget. La progression du prix de la viande a un très faible impact sur la hausse des charges des ménages, mais elle peut être une facile variable d’ajustement.