Fruits et légumes « 0 résidu de pesticides » : quelle place pour une troisième voie ?

Le label « zéro résidu de pesticides » a été lancé en février 2018 par le collectif Nouveaux Champs, qui rassemble 33 opérateurs commerciaux en fruits et légumes frais, soit 3 000 producteurs et 12 % de la production française. Il entend répondre aux attentes sociétales, non seulement par des pratiques agroécologiques recensées dans un cahier des charges (utilisation d’auxiliaires biologiques pour lutter contre les ravageurs, rotations, préservation de la Biodiversité, économies d’eau…) dont le respect est vérifié par un auditeur externe, mais aussi par la traçabilité de la parcelle au rayon, et par un engagement de résultat contrôlé par un laboratoire indépendant. Le résultat garanti est l’absence de résidu dans la limite de quantification possible, c’est-à-dire jusqu’à 0,01 mg/kg.

COMMENTAIRE

L'annonce officielle de cette démarche, ou d'autres comme les gammes « sans pesticides » lancées par les coopératives bretonnes de serristes, a changé la donne dans une filière qui était le plus souvent contrainte de communiquer en réponse aux attaques de certaines ONG, donc en défensif, alors même que les analyses menées par la DGCCRF sur les fruits et légumes frais font ressortir chaque année une proportion importante de produits sans résidus de pesticides (44 % en 2016).

L'engagement du collectif est de garantir cette absence de résidus sur une gamme de produits et pour toute une saison, créant ainsi une obligation de résultat vis-à-vis du consommateur. Les volumes concernés devraient atteindre 30 000 tonnes en 2018, et 20 % de l'offre française dans les 5 ans.

La démarche entend se situer entre le conventionnel et le bio et valoriser les efforts réalisés par un prix supérieur à celui du conventionnel. Cela suppose que le consommateur comprenne le bénéfice produit : l'enjeu de communication est donc essentiel, aussi bien pour les producteurs que pour les distributeurs.

Cet article est extrait de la revue PRISME, l'analyse de la conjoncture et de l'actualité agricole et agroalimentaire

Lire tout le dossier : PRISME n° 21 – JUIN 2018 -  L'analyse de la conjoncture et de l'actualité agricole et agroalimentaire