La prédilection pour les tomates françaises s’érode

Après une grande fermeté des prix en avril, les tomates en frais subissent un net réajustement en mai et juin. La production s’annonce en baisse de 4% pour des surfaces stables à 2420 ha.

En début de saison, la production française de tomates en frais avait indirectement profité de la crise du coronavirus grâce aux messages incitant les consommateurs à se porter sur les produits nationaux. L'objectif était soutenir nos producteurs en butte à des problèmes d'écoulement, avec l'arrêt brutal de certains débouchés comme la restauration, collective et commerciale. Depuis quelques semaines, "le produit français est moins mis en avant et on constate un regain des importations (belges, italiennes et espagnoles) avec des prix agressifs dans certaines enseignes", constate Agreste, la Statistique agricole, dans une note de conjoncture. "Les prix s'érodent un peu plus en juin, pour se situer 13 % en-dessous de ceux de la campagne précédente. Ils sont cependant égaux à la moyenne sur cinq ans".

Petits fruits, petits prix

Les tomates petits fruits, produit estival emblématique, n'échappent pas à la tendance, victimes de deux périodes de crise conjoncturelle en mai et juin.

Au 1er juillet 2020, les estimations pour les surfaces nationales implantées en tomates pour le marché du frais de la campagne 2020 (2 421 ha) seraient stables sur un an mais en hausse de 1 % par rapport à la moyenne 2015-2019.

En revanche, la production nationale destinée au marché du frais de la campagne 2020 diminuerait de 4 % sur un an et de 14 % par rapport à la moyenne 2015-2019, à 490 350 tonnes.

Entre janvier et mai 2020, les importations (265 900 tonnes) reculent de 2 % sur un an tandis que les exportations (142 100 tonnes) progressent de 7 %. Ainsi, le solde commercial déficitaire (-123800 tonnes) se rétracte de 11 % par rapport à la campagne précédente.

Au seinede l'UE, l'Italie (34%) et l'Espagne (29%) assurent les deux tiers tiers de la production de tomates en frais, la France se situant au 6ème rang, à 4%. La production française est assurée à 86% en plein champ.