"Non à l’industrialisation de la bio"

La FNAB et la Confédération paysanne ont quitté le 23 mai le comité bio de l’interprofession des fruits et légumes, accusée de défendre le chauffage des serres. Ils dénoncent "l’industrialisation de la bio".

Alors que depuis plusieurs mois, le torchon brûle autour de la question du chauffage des serres en bio, un nouvel événement est venu rajouter de l'huile sur le feu. Le 23 mai, le comité bio de l'interprofession des fruits et légumes (Interfel) a élu comme co-rapporteur « un défenseur affiché d'une agriculture biologique industrialisée, poussant notamment un recours sans restriction au chauffage des serres pour la production de fruits et légumes bio à contre saison », ont dénoncé la Fédération nationale d'agriculture biologique (Fnab) et la Confédération paysanne dans un communiqué. Considérant cette élection comme une « provocation », ils ont décidé de quitter le comité. 

« L'agriculture de demain n'est pas tournée vers le chauffage », déplore Jean-Paul Gabillard, secrétaire national légumes à la Fnab. Selon lui, le recours au chauffage des serres en bio ouvre la porte à son industrialisation. Au niveau européen, la pratique n'est pas interdite, « mais il est écrit qu'il ne faut pas produire à contre-saison », précise-t-il. 

La question doit être débattue lors du prochain Comité national de l'agriculture biologique (Cnab) en juillet. Cette instance est chargée de proposer un guide de lecture du règlement bio lorsque le droit européen offre matière à interprétation. « Ce serait un message fort que le Cnab se prononce contre le chauffage des serres », espère M. Gabillard.