Gel en arboriculture : encore trop tôt pour des estimations de dégâts

Les producteurs de fruits ont cette année encore du faire face à un dramatique épisode de gel de printemps. S'il est bien trop tôt pour évaluer les dégâts sur la production, ceux-ci seront très variables selon les espèces fruitières, les régions et bien sûr les moyens de protection mis en œuvre.

Pomme et poire

Les producteurs de pommes et poires ont lutté partout en France contre le gel. « Beaucoup étaient mieux protégés depuis le gel de l’an dernier, souligne Sandrine Gaborieau, de l’Association nationale pommes poires. Il y a eu en moyenne 3-4 nuits nécessitant une protection, parfois jusqu’à 6. Le premier week-end d’avril a été le plus critique. Mais compte tenu du stade de floraison, il n’y a pas de raison de s’inquiéter outre mesure pour l’instant. »

Pêche et abricot

Selon l’AOP Pêches et abricots de France, la filière a été relativement épargnée par le gel, à la différence de l’an dernier. Les températures observées dans le quart Sud-Est de la France n’ont pas atteint les records de l’an passé, et rares sont les situations qui ont enregistré des températures inférieures à -2°C. « La configuration des masses d’air froid, la proximité des côtes méditerranéennes, et surtout le vent, ont permis d’éviter le pire, indique l’AOP dans un communiqué du 8 avril. On déplore des dégâts dans les zones les plus exposées, telles que certains coteaux de la Vallée du Rhône, la haute vallée de la Têt (Prades), et la région des Baronnies, à nouveau fortement impactée. »

Kiwi

« Il est beaucoup trop tôt pour évaluer des dégâts, le kiwi ne fleurissant qu’en mai, mais c’est sûr qu’il y en aura, estime Adeline Gachein, directrice du Bureau interprofessionnel du kiwi (BIK). On ne sait pas comment le végétal va se remettre de ces épisodes. » Les températures sont descendues jusqu’à -7°C dans certains secteurs, des niveaux auxquels aucun moyen de protection ne peut préserver du gel.

Pruneau

« Le constat est accablant, on estime à 80 % la perte du potentiel de récolte », a annoncé Nicolas Mortemousque, président du Bureau interprofessionnel du pruneau (BIP) le 7 avril, au cours d’une réunion entre l’amont et l’aval de la filière. Selon Emmanuel Maupas, du service verger du BIP, le gel advectif de la nuit du 2 au 3 avril a produit des dégâts irréversibles. La nuit suivante, du 3 au 4 avril, le second gel a été radiatif, dû à l’énergie perdue par le sol. « Avec un gel advectif puis radiatif, il n’y avait rien à faire, confie le technicien. Même les pruniers situés sur les coteaux, habituellement plus protégés du gel, ont souffert cette année. »