PAC: les syndicats demandent le versement des aides environnementales

La FNSEA a rappelé vendredi le besoin des agriculteurs de recevoir les aides environnementales en retard de la Politique agricole commune (PAC), au lendemain de l'annonce par le gouvernement du rétablissement d'un calendrier "habituel" de versement des aides.

"Le premier solde des paiements des aides directes et de l'ICHN (aides européennes dites de compensation de handicaps naturels) de la campagne 2018 intervient à compter du 13 décembre sur les comptes des agriculteurs. Ce versement marque ainsi pour la campagne 2018 le rétablissement d'un calendrier habituel de versement des aides, conformément aux engagements pris par le gouvernement en juin 2017", a assuré le ministère de l'agriculture jeudi dans un communiqué. Le ministère prévoit d'ici à la fin de l'année "de couvrir 99% des bénéficiaires du paiement de base et du paiement redistributif, entre 80 et 85% des bénéficiaires du paiement vert et 92,5% des bénéficiaires de l'ICHN, "soit un résultat équivalent à celui observé avant 2015", assure-t-il.

La FNSEA et les Jeunes agriculteurs ont pour leur part rappelé vendredi que la situation des bénéficiaires des mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC) et des aides à l'agriculture biologique était "loin d'être soldée et que beaucoup attendent avec impatience l'arrivée de ces aides pour les campagnes 2016, 2017 et 2018, alors que de nouveaux délais viennent d'être annoncés". L'annonce du versement aux agriculteurs du solde des aides du premier pilier "serait une bonne nouvelle, si autant d'agriculteurs n'étaient pas laissés de côté", selon les syndicats, pour qui cette situation "met en danger la survie d'exploitations engagées dans la transition écologique". "Malgré les efforts réalisés par l'administration, nous ne pouvons pas nous résoudre à qualifier cette campagne PAC de +normale+", ajoutent les syndicats qui estiment que "près de la moitié des agriculteurs vont devoir patienter encore pour le solde du paiement vert. Et 15% à 20% devront attendre 2019, en grande majorité des éleveurs, déjà très impactés par la crise climatique de cet été".   

Le retard des paiements des aides PAC aux agriculteurs français est dû à l'apurement de versements d'aides européennes entre 2008 et 2012, qui a obligé le ministère de l'Agriculture à refaire l'ensemble du "registre parcellaire graphique", soit des photographies satellitaires des 26,3 millions d'hectares de surface agricole utile en France.