Betteraves : l’espoir d’une embellie en 2021

La grave crise que connaît la filière betteravière depuis deux ans pourrait s’assainir dès la prochaine campagne, au vu d’une reprise des cours du sucre et d’un marché de l’éthanol dynamique.

A la question : « la crise que traverse la filière betteravière est-elle devant ou derrière nous ? », les représentants de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) ont tendance à voir le verre à moitié plein. « Nous allons encore subir les effets de la crise lors de la prochaine campagne, mais nous en verrons la sortie en 2021, à la fois dans le prix payé aux producteurs et dans l'amélioration des comptes des différents groupes sucriers », a ainsi estimé Pierre Rayé, directeur général de la CGB, lors d'une conférence de presse le 11 décembre 2019 à Paris.

Les espoirs se portent en effet sur l'amélioration du prix mondial du sucre, qui est soutenu par un déficit mondial accru. La consommation est plus élevée que la production, une situation qui n'était pas survenue depuis 2016. « Le monde consomme désormais plus de sucre qu'il n'en produit, ce qui permet une reprise des cours, pour l'instant modeste, mais une reprise quand même », indique Pierre Rayé. Dans une note d'analyse du 11 décembre, le cabinet Agritel faisait d'ailleurs état d'« une accélération haussière » des cours du sucre. « Le sucre roux sur l'échéance mars 2020 du contrat marché à terme de New York évolue en ce moment à son plus haut niveau depuis février dernier », indique Agritel.  

Autre élément de soutien pour la filière betteravière : l'essor du marché de l'éthanol, dont les cours sont actuellement à leur plus haut niveau en Europe. « Plus de 20% de nos betteraves sont transformées en éthanol, précise Pierre Rayé. Ce débouché est un véritable soutien à notre filière ». Le marché de l'éthanol connaît en effet une forte dynamique en France, avec une hausse de la consommation du SP 95 E10 et du super éthanol E85. « La hausse de la consommation française d'éthanol est de 1,7 millions d'hectolitres par an, ce qui correspond à une demande supplémentaire annuelle de betteraves de 850 000 tonnes », fait savoir Pierre Rayé. La CGB anticipe ainsi une remontée des prix payés aux producteurs à partir de la campagne 2020-2021 au-dessus de 25 €/t (contre une estimation de 22 à 23 €/t pour la campagne 2019-2020).