Le soja français vise l’autonomie en non OGM d’ici à 2025

La filière escompte une production de 650 000 t de graines d'ici à 2025 contre 409 000 t en 2019. Ce volume permettrait à la France d'assurer son autonomie en tourteaux de soja non OGM, lesquels ont été importés à hauteur de 500 000 t en 2018.

La filière a institué en 2018 la charte Soja de France, destinée à faire valoir, auprès des transformateurs, des éleveurs et des consommateurs, les bienfaits du soja « made » in France. La charte est assortie de garanties concernant le caractère non OGM, l'origine France (localisation sur le territoire français de la production de la graine de soja, de sa collecte et de la fabrication de ses produits de 1re transformation), la traçabilité et la durabilité (respect des bonnes pratiques techniques, sanitaires, environnementales et sociales à toutes les étapes de la filière). L'objectif est de certifier 50 % de la production nationale à l'horizon 2025.

En 2018, pour cette première année, 1 000 agriculteurs se sont engagés dans la démarche, pour une production de 30 000 t sur les 400 000 t produits. Sont également impliqués dans ce label huit collecteurs, deux unions de commercialisation et deux triturateurs : Sojalim dans le Sud-Ouest, et Extrusel en Bourgogne.

L'enjeu est de taille : chaque année, la France importe environ 3,5 Mt de tourteaux de soja pour l'alimentation du bétail et plusieurs filières animales françaises (volailles, lait...) recherchent activement la mise en place de circuits d'approvisionnements durables en aliments tracés « non OGM France ».

 La recherche de valorisation des filières via la segmentation constitue une opportunité pour les producteurs de soja français. En complément, au 1er janvier 2020, tous les labels rouges devront utiliser une alimentation 100 % non OGM. Ceci va accroître la demande de soja tracé « France », voire « local ».

Article extrait de la Veille économique - Nov.2019 - Michel LAGAHE - Cerfrance