"Pire récolte depuis 30 ans" : l'AGPB réclame un plan de soutien pour les céréaliers

La récolte française de blé 2020 est à nouveau révisée à la baisse et passe sous la barre symbolique des 30 millions de tonnes. L’Association générale des producteurs de blé (AGPB) demande un plan d’urgence au gouvernement pour soutenir les producteurs.

Dix millions de tonnes de moins que l'an dernier : la récolte française de blé a été de nouveau révisée à la baisse par le ministère de l'Agriculture le 5 août, grâce à l'actualisation des surfaces et à la révision du rendement moyen. La production de blé tendre 2020 passerai désormais sous la barre des 30 millions de tonnes (Mt), à 29,7 Mt, alors qu'elle était estimée début juillet à 31,3 Mt. Le ministère révise ainsi son estimation de 1,6 Mt.

Cette révision est en partie due à la prise en compte des surfaces PAC déclarées le 15 juin, explique le ministère dans une note de synthèse. Les surfaces de blé tendre sont ramenées à 4,3 millions d'hectares, soit la sole de blé tendre la plus faible depuis 1994. Le rendement moyen est, lui aussi, revu à la baisse : le ministère l'estime à 68,3 q/ha contre 71,1q/ha début juillet.

« Les régions de l'ouest sont très impactées par la baisse de la production : Poitou-Charentes (-43,2% sur un an), Pays de la Loire (-34,9%) ou encore Bretagne (-21,5%) », précise le ministère.

Face à ce qu'il considère comme l'une des pires récoltes depuis 30 ans, le président de l'Association générale des producteurs de blé (AGPB), Eric Thirouin, appelle le gouvernement à adopter « sans attendre » « un plan de mesures exceptionnelles avec notamment la mise en place de cellules de crise dans les départements les plus impactés, le déblocage du fonds d'allègement des charges, l'exonération de la taxe sur le foncier non bâti, l'allégement des charges sociale et une avance des aides de la PAC majorée à 80% au plus tard le 15 octobre 2020 », fait-il savoir dans un communiqué.

L'AGPB souhaite que ce plan d'urgence « s'accompagne de dispositifs pour permettre aux céréaliers d'être mieux armés face à l'ampleur croissante des aléas, avec l'application de l'omnibus pour baisser la franchise de l'assurance climatique à 20%, et que face à la multiplication des impasses pour lutter contre les ravageurs biologique des cultures, les suppressions d'autorisation de produits phytosanitaires n'interviennent plus sans l'assurance de la disponibilité de solutions alternatives économiquement viables ».

« Venant après six années extrêmement difficiles qui ont déjà fortement pesé sur les revenus, ce contexte va accroitre les difficultés des exploitations et mettre en péril un nombre significatif d'entre elles », craint l'AGPB.