Retrait des fongicides à base d'époxiconazole

L’Anses a ordonné le 28 mai le retrait des autorisations de mise sur le marché en France des produits à base d'époxiconazole, compte tenu de l’effet perturbateur endocrinien de cette substance.

Suite à l'adoption de la règlementation européenne sur les perturbateurs endocriniens en décembre 2017, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) s'était autosaisie pour évaluer le caractère perturbateur endocrinien de l'époxiconazole. A l'issue de ces travaux, l'Agence conclut que la substance  est "un perturbateur endocrinien pour l'être humain et les organismes non cibles, et présente un niveau de danger préoccupant pour l'Homme et l'environnement". Dans un communiqué du 28 mai, l'Anses a ainsi notifié son intention de retrait du marché des 76 produits à base d'époxiconazole en France. 

BASF, qui commercialise la plupart des produits à base d'époxiconazole, avait anticipé cette interdiction. "Entre 2015 et 2019, les usages ont diminué de 80% en France", fait savoir Jean-Marc Petat, directeur agriculture durable pour BASF France division agro, indiquant avoir déjà annoncé un arrêt des ventes en 2019. L'entreprise conteste d'ailleurs le chiffre mis en avant par l'Anses qui précise dans son communiqué qu'"environ 200 tonnes d'époxiconazole sont commercialisées chaque année en France". BASF indique que ce chiffre date de 2015. 

Compte tenu de ses caractéristiques de danger, le fongicide figurait déjà sur la liste des substances candidates à la substitution au niveau européen. La décision de renouveler ou non son autorisation dans l'UE doit être prise d'ici avril 2020. L'Anses annonce qu'elle transmettra sa décision "aux autorités compétentes de la Commission européenne et des autres Etats-membres".