Influenza aviaire : les autorités sanitaires européennes appellent à la vigilance

Les migrations automnales d’oiseaux d’eau en provenance de l’extrême est de l’Europe pourraient être porteuses de virus de l’influenza aviaire prévient l’autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa).

Dans le rapport publié le 30 septembre par l’autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), le groupe d’experts (1) met en garde les pays de l’UE contre le risque de propagation de virus Influenza aviaire.

Ces virus pourraient être disséminés par les oiseaux migrateurs en provenance du centre de la Russie et du nord du Kazakhstan.

En effet, des dizaines de foyers d’influenza aviaire y ont été détectés depuis le mois de juillet, d’abord en Russie (icones bleues sur notre carte interactive ci-dessous), puis au Kazakhstan (icones orange). Les virus influenza H5 (du H5N8 a été identifié) ont touché des basses-cours, mais aussi des élevages commerciaux dont un très important complexe avicole. Un petit nombre d’oiseaux sauvages (anatidés, corvidés) ont également été détectés ; suffisamment pour suspecter que l’avifaune soit à l’origine des foyers en élevage.

La zone de répartition des virus H5 hautement pathogène reste assez imprécise. Les experts l’attribuent à la crise de la Covid-19.

En Russie, deux foyers isolés ont une localisation surprenante car très à l’écart des autres : une basse-cour détectée le 12 septembre dans la région de Saratov et un élevage de 170 000 volailles détecté le 23 septembre près de la Mer Noire (icones noires) .

En l’état actuel des connaissances, il est donc difficile de pronostiquer quelles voies migratoires seront les plus touchées.

En revanche, l’Europe du nord et de l’Est seront probablement affectées par des flambées épidémiques à partir de cet automne comme ce fut le cas en 2005 et 2016. Le moment de la propagation dépendra de la baisse soudaine et persistante des températures au centre de la Russie et au Kazakhstan. Son extension plus à l’ouest sera liée aux conditions climatiques qui régneront à l’est de l’Europe.

Dans la mesure où des virus influenza sont devenus endémiques en Europe, les experts soulèvent l’importance du suivi génétique des virus pour distinguer les virus « indigènes » de ceux « importés » par des oiseaux sauvages.

Les experts appellent aussi les professionnels avicoles, notamment ceux des secteurs palmipèdes, à renforcer leurs mesures de biosécurité, et les Etats à renforcer la surveillance passive de l’avifaune sauvage.

Ils rappellent enfin que le risque de transmission au grand public est très faible.

(1) ce rapport a été élaboré par l’Efsa, le centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et la laboratoire de référence de l’UE pour l’influenza aviaire