Jacques Rouchaussé : «  Des propositions concrètes afin de développer la production légumière française »

Légumes de France présentera le 19 novembre prochain son « Livre blanc », remis aux représentants du gouvernement mi-septembre, qui rassemble les propositions du syndicat pour développer la production française de légumes.

Le congrès de Légumes de France qui devait se tenir les 19 et 20 novembre 2020 à Nantes a été reporté à l'an prochain suite à l'annonce du reconfinement. Le syndicat légumier organise néanmoins un évènement numérique jeudi 19 novembre à 15h30, au cours duquel sera présenté son « Livre blanc » ainsi que le projet qu'il porte pour la production. Jacques Rouchaussé, président de Légumes de France, avait présenté ce projet lors d'une interview réalisée fin septembre 2020.

Quels sont les objectifs de Légumes de France pour la production française de légumes ?

Les mois de confinement et la situation que nous venons de vivre ont montré l’intérêt des consommateurs pour les produits français, en particulier alimentaire et notamment les légumes et les fruits. Les ventes à la ferme, drive fermier, circuits courts sont de nouveaux circuits complémentaires à développer, celui de l’approvisionnement des collectivités territoriales aussi. Il s’agit là d’opportunité pour sortir la filière maraîchère et légumière de l’ornière des 50 % d’approvisionnement de légumes frais français consommés en France. Notre objectif est de produire et faire consommer 60 % de légumes français dans deux ans et 70 % dans cinq ans. C’est un défi à relever par une co-construction entre les producteurs et le gouvernement.

Quelles sont vos propositions pour réaliser ces objectifs ?

Légumes de France a élaboré un Livre blanc qui a été remis aux représentants du gouvernement mi-septembre. Ce document formule des propositions concrètes afin de développer la production légumière française. Elles sont articulées autour de quatre axes : investissements et compétitivité des entreprises, protection des cultures, volet social et volet Outre-mer.  Nous pensons que la modernisation des entreprises maraîchères passe par un plan de soutien au développement des serres et abri mais aussi à la mécanisation de nombreuses tâches, voire la robotisation quand il s’agit de désherbage, problème prégnant suite aux retraits de nombreux produits. Concernant la main-d’œuvre, nous pouvons nous réjouir de la reconduction des aides pour l’emploi des travailleurs occasionnels (TODE). C’est une victoire syndicale mais nous demandons que l’exonération des charges sociales s’applique également aux personnels permanents pour rehausser notre niveau de compétitivité face à des pays où le coût de la main-d’œuvre est beaucoup plus faible. Améliorer notre niveau de production, c’est accroître le revenu des entreprises et augmenter le nombre d’emplois dans notre secteur. Pour le gouvernement, cet essor se traduit par l’accroissement de ses rentrées fiscales et une réduction du niveau de chômage et des indemnités versées. Le livre blanc de Légumes de France démontre pour le gouvernement que chaque euro d’aide à notre secteur a un retour d’investissement de 19 mois. Mais pour l’heure, le plan de relance proposé par le gouvernement est loin de prendre en compte et de satisfaire les besoins des PME et TPE que sont la plupart des exploitations maraîchères. Il y a pour l’heure une grande déception avec un besoin de lire entre les lignes pour trouver du soutien.

 

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