L’arrêt de la castration à vif, prochain défi de l’interprofession Inaporc.

Castration sous anesthésie, immunocastration ou élevage de mâles entiers ? Suite à l’annonce de Didier Guillaume d’interdire la castration à vif des porcelets à compter du 1<sup>er</sup> janvier 2022, la filière porcine paraît divisée sur les mesures à mettre en place pour répondre à cette injonction.

Dans un courrier adressé aux éleveurs le 23 juin dernier, dix groupements de producteurs du Grand Ouest se sont prononcés clairement en faveur de l’arrêt de la castration, et pour un prix de base appliqué à une population de porcs femelles et de mâles entiers. Elle fait suite à l’annonce de Didier Guillaume d’interdire la castration à vif des porcelets à compter du 1er janvier 2022.

Lors de la conférence de presse qui a suivi l’assemblée générale d’Inaporc qui s’est déroulée à huis-clos à Paris le 30 juin dernier, Thierry Meyer, le représentant des abatteurs et également directeur de l’activité porc de Bigard, a condamné cette déclaration. « La résolution du problème doit passer par des discussions entre les différents maillons de la filière, pas par des injonctions. Le mâle entier est une réponse à la directive du ministre, mais il y a d’autres voies à explorer, comme la castration sous anesthésie ». En clair, l’aval de la filière ne parait pas du tout disposé à généraliser l'arrêt de la castration des mâles dans les élevages. Même si paradoxalement, la Cooperl, qui abat 2.5 millions de porcs mâles entiers par an, a largement validé cette production depuis huit ans, et que l'élevage de mâle entier semble aujourd'hui se développer progressivement dans plusieurs filières.

La troisième solution mise à disposition des éleveurs, l’immunocastration, n’a pas été évoquée. « Il y a un consensus mou contre cette solution, notamment dans l’aval de la filière, qui considère que c’est une solution à risque vis-à-vis des consommateurs », constate un dirigeant d’Inaporc.

« Inaporc doit prendre en compte les problématiques de tous ses membres » souligne Guillaume Roué, le président de l’interprofession. « Je crois en l’intelligence collective, mais il faudra du temps pour trouver la bonne solution », conclut Philippe Bizien, le président du groupement Evel’up.