« L’avenir est dans le pilotage de l’étable »

Pour Damien Douillet, président du Groupe Douillet, l’alimentation des bovins vit une « révolution » avec l’apport des nouvelles technologies autonomes qui recentrent le travail de l’éleveur sur son troupeau.

Le Horps. Village mayennais de 732 habitants (recensement 2018). Siège du Groupe Douillet depuis 50 ans. Un groupe bien connu dans le monde du machinisme agricole qui dispose actuellement de 10 bases réparties entre la Mayenne, l’Orne, la Sarthe et le Calvados. Présent notamment sur le marché de l’alimentation animale avec la vente et l’entretien de désileuses, de mélangeuses trainées et d’automotrices, le Groupe Douillet aspire à devenir encore plus professionnel sur ce secteur de marché. « Je sais nourrir une vache et j’adore cela », affirme Damien Douillet, patron, avec son frère François-Xavier, du groupe éponyme, fondé en 1970 par leur père, Michel. « Nous avons actuellement un parc d’une centaine d’automotrices en suivi, ainsi que de très nombreuses machines plus traditionnelles », poursuit Damien Douillet. « Nous savons répondre à la demande d’un éleveur de 30 vaches laitières comme de 350 vaches laitières. À chaque système de production bovine, nous sommes capables de proposer la solution la plus appropriée aux exigences de l’éleveur », assure le concessionnaire. Persuadé que « l’avenir » des éleveurs de bovins passe par l’alimentation animale, il s’intéresse de près à une machine révolutionnaire, « une solution hyper-innovante en lien avec notre fournisseur privilégié Kuhn dont nous distribuons déjà tous les systèmes ». Le Groupe Douillet apprécie, chez ce fabricant ligérien, « la fiabilité des outils, les hommes et la proximité géographique ».
Cette nouvelle distributrice de l’alimentation pour les bovins est « une révolution au moins aussi importante que le robot de traite », affirme Damien Douillet. Une machine qui évolue en 3D à l’intérieur de la ferme, qui va du silo à la table d’alimentation, prenant les quantités nécessaires, sachant faire les mélanges, repoussant l’aliment au plus près des animaux… Tout cela sans modifier la structure de la cour de ferme, « sans construire une cuisine ni être obligé de bétonner la cour, ou d’insérer tout un système de guidage dans le sol... Bref, sans changer fondamentalement l’organisation de votre exploitation ».

Sans pilote

L’outil dont parle Damien Douillet, c’est l’Aura, de Kuhn. Une « Google-car » adaptée au travail en agriculture. Un outil qui fonctionne via le système de guidage RTK, sans pilote. « On entre les données de l’environnement dans lequel va évoluer cette désileuse mélangeuse et distributrice automatisée et elle se meut de façon totalement autonome. » Elle s’adapte aussi au terrain, capable de se déplacer, sur pneumatiques sur des pentes jusqu’à 20 % ! Autre atout : comme elle ne demande pas d’infrastructure au sol, elle peut changer de site et être revendue pour travailler dans une autre exploitation, par exemple. « Il y aura un marché de l’occasion pour ce type d’outil. »
Une application développée pour les smartphones permet à l’éleveur d’ordonner à la machine de se mettre au travail, de modifier des proportions dans la ration, ou, simplement, de suivre l’évolution de cette Aura. Une machine intelligente, en quelque sorte qui, surtout, réduit le temps de travail des agriculteurs, celui de l’astreinte liée quotidiennement à l’apport d’aliments au bétail.
« Bien sûr, il reste un peu de travail, continue Damien Douillet. La machine ne débâche pas le silo, mais repère où prendre le maïs dans l’attaque du silo. Elle ne coupe pas non plus les ficelles des balles de paille et de foin. Elle ne détasse pas les bottes. Elle ne remplit pas non plus les cellules de granulés… Ce travail reste à faire, mais de façon beaucoup plus hebdomadaire seulement.» Tout le reste, le quotidien, est assuré par la machine. « L’agriculteur peut alors se concentrer totalement sur son métier d’éleveur. L’avenir de l’éleveur n’est plus dans l’astreinte, mais dans le pilotage de son étable », affirme Damien Douillet qui croit dur comme fer au développement de ce genre d’outils.