L'énergie et les agriculteurs de demain au coeur du salon de l'élevage à Rennes

L'énergie aux cours parfois erratiques depuis l'invasion de l'Ukraine et les jeunes agriculteurs, avec la question de la transmission des exploitations, seront au coeur du salon international de l'élevage, le Space, qui se tient à Rennes de mardi à jeudi.

"L'énergie, c'est vraiment le fil conducteur" de cette 37e édition, a assuré le président de la manifestation, Marcel Denieul, car "ça devient un enjeu majeur en terme de durabilité des élevages". A titre d'exemple, certaines productions, telles le porc, exigent que les bâtiments d'élevage soient chauffés une grande partie de l'année, en particulier les maternités. Au cours fluctuant auquel est vendue leur production, les éleveurs doivent également gérer l'incertitude qui pèse sur les prix de l'énergie ainsi que de l'aliment.

Il s'agit d'aider les agriculteurs à réduire leur dépendance aux énergies fossiles, parvenir à "davantage d'efficience énergétique et baisser les coûts de l'énergie en élevage", car il en va de la pérennité des exploitations, a développé M. Denieul. Comme dans d'autres professions, certains ont vu leur facture énergétique exploser, a-t-il rappelé.

Un hall entier du salon sera consacré à l'énergie avec une vaste offre d'exposants - sur plus de 1.200 au total- et plusieurs conférences seront consacrées à cette question, a indiqué Anne-Marie Quéméner, commissaire générale du salon.

L'installation des jeunes

Alors que la moitié des chefs d'exploitation vont partir à la retraite dans les dix ans à venir, la question de la transmission de leur outil et de l'installation des jeunes est une autre thématique dominante du Space. "Actuellement, le nombre d'installations n'est pas à la hauteur du nombre de départs", relève M. Denieul. "Un jeune sur deux formé en lycée agricole fait ensuite un autre choix que de s'installer en agriculture", déplore-t-il. "Il va falloir leur rendre le métier attractif et savoir les écouter pour répondre à leurs attentes".

De nombreux élèves et étudiants sont attendus au Space pour plusieurs temps d'échange, en particulier avec d'autres jeunes récemment installés. Lors d'un concours d'innovation spécifique, le Tech'agri Challenge, au croisement des filières agricoles et numériques, une quinzaine d'étudiants des filières agricoles, dont les projets ont été sélectionnés sur dossier, présenteront sous forme de pitch de quelques minutes leurs solutions pour demain en agriculture 

Pour Marcel Denieul, "en agriculture, c'est comme pour les jeunes médecins qui s'installent : les jeunes aujourd'hui veulent un revenu décent, des conditions de travail satisfaisantes, des vacances, ne pas travailler tous les week-ends..."

Le retour des visiteurs internationaux

Avec 30% d'exposants étrangers venus de 39 pays, l'international est un autre volet important du salon. Pour la commissaire générale, la présence des visiteurs étrangers devrait renouer avec les niveaux d'avant Covid, soit environ 10.000. Outre l'Europe et le Proche-Orient, de nombreux pays africains seront représentés. "Nous avons des solutions à leur proposer pour répondre à leurs besoins", souligne Mme Quéméner. Elle note également le retour post-covid des exposants chinois, au nombre de 16, ainsi que d'une délégation officielle de l'Anhui, une province chinoise à l'est de Shanghai.

Le programme prévoit aussi les classiques concours d'animaux et de génétique, mettant à l'honneur cette année les races charolaise et simmental, cette dernière étant une des rares races mixtes capables de produire du lait de qualité ainsi qu'une viande appréciée. Au total, plus de 600 animaux seront sur place pendant les trois jours, dont plus d'une centaine d'ovins.