L’Inao adopte en urgence des règles transitoires pour les poulettes bio

Pour continuer à produire des poulettes bio et bénéficier d’une dérogation européenne, les éleveurs de poulettes devront être certifiés Bio d’ici à la fin de l’année.

Les professionnels ont eu une mauvaise surprise le 26 mars dernier. Adopté ce jour, l'article 26 du règlement d’exécution 2020/464 qui finalise les nouvelles règles techniques européennes bio pour l’élevage, stipule que les huit ans de délai accordés pour la mise en conformité des élevages (1) ne s’appliqueront que si ceux-ci sont certifiés bio avant le 31 décembre prochain. Or, en l’absence actuelle de règle bio sur les poulettes, aucun ne l’est. Actuellement, les pondeuses ne sont certifiées bio qu’après 6 semaines de conversion en atelier de ponte.

Moins de six mois pour ouvrir des trappes

À la demande du syndicat des labels avicoles (Synalaf), l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao) a établi des règles transitoires de certification bio, validées le 19 juin. Les bâtiments devront notamment héberger au maximum 10 000 poulettes par compartiment, avec au maximum 24 kg de poids/m2.Les éleveurs devront respecter 30 % de lien au sol (matières premières de l’exploitation ou de la région), justifier que les effluents sont épandus sur des terres bio, et surtout laisser sortir les poulettes (4 m de trappes pour 100 m2 intérieur). La surface du parcours sera égale à celle du bâtiment ou au minimum d’un mètre de large sur toute sa longueur. Avec un cheptel de l’ordre d'au moins 7,5 millions de poules (2), le besoin en surfaces d’élevage est d’au minimum 200 000 m2 à adapter de toute urgence.

(1) Arriver à 21 kg/m

2

de densité, 10 cm de perchoir/tête (ou 100 cm

2

de plateforme) et à un m

2

de parcours/tête.

(2) 6.6 millions selon l'Agence Bio au 31 décembre 2018. et 5,3 millions de pondeuses mises en place en 2019 pour les filières longues selon le Synalaf qui estime recenser 60 % de la production nationale.