La cétose a un impact majeur sur les performances de repro

La cétose un effet immédiat sur l’ovulation qui est perturbée. Et elle a un effet plus tardif sur la qualité de l’ovocyte qui se traduit par des échecs à l’IA entre 60 et 120 jours après vêlage.

« Dans les suivis repro, la cétose doit être prise en compte pour améliorer les performances de reproduction », affirme Jonathan Eudes, d’Elanco. Elle impacte les performances de repro de manière majeure à deux niveaux.

1 - Le déficit énergétique a un impact immédiat sur l’ovulation : soit la vache n’ovule pas, soit il y a formation d’un kyste lors de la reprise de cyclicité. Les études de la bibliographie montrent qu’une vache en cétose a six fois plus de risque d’avoir un kyste ovarien. Cette perturbation de l’ovulation impacte les performances de reproduction en augmentant l’intervalle vêlage-1re ovulation, l’intervalle vêlage-1re chaleur et donc l’intervalle vêlage-1re IA.

2 - Le déficit énergétique a un impact différé lié à la baisse de qualité des ovocytes. Tous les ovocytes qui mâturent pendant la période de déficit énergétique, entre 2-3 semaines avant vêlage et 6-7 semaines après vêlage, sont de mauvaise qualité ; mais le follicule continue à maturer et la vache à ovuler. Et c’est entre 60 et 120 jours après vêlage qu’on a une augmentation du risque d’échec à l’insémination, dû à une mortalité embryonnaire précoce. « Les éleveurs le voient assez fréquemment : s’ils mettent la vache à l’IA à ce moment là, ils ont un échec, puis un deuxième puis peut-être un troisième, et bizarrement après 120 jours, l’insémination est fécondante parce que l’ovocyte a été produit après la période de déficit énergétique, décrit Jonathan Eudes. Certains font le choix d’avancer l’insémination et se rapprochent des 40 jours post-vêlage ; cela peut marcher, tout dépend de l’importance du déficit. »

Au final, la cétose se traduit par un retard à la reproduction subi : allongement de l’IVIAF et augmentation du nombre moyen d’IA par vache. Avec derrière un risque de lactation longue et de vache grasse, conduisant à nouveau à des problèmes à la lactation suivante.

On peut gérer ces problèmes lorsqu’ils sont déjà installés de manière curative par notamment l’utilisation de protocoles hormonaux. Mieux vaut agir avant qu’ils n’apparaissent de manière préventive par une bonne gestion de la période de transition et une prévention du déficit des vaches à risque.

 

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