La Compagnie des Amandes propose deux nouveaux contrats d’achat

Les nouveaux contrats sont adaptés aux vergers de petite taille et ont vocation à maximiser la valorisation des amandes en aval, tout en réduisant les coûts de production. 2023 consacre la première récolte pour l’entreprise co-fondée par Arnaud Montebourg en 2018.

18 tonnes : c’est ce que devrait engranger la Compagnie des Amandes pour sa première récolte. Co-fondée en 2018 par l’ex-ministre Arnaud Montebourg, l’entreprise basée à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) s’est fixée pour objectif de déployer la production d’amandes sur l’arc méditerranéen, dans une double logique de relocalisation (avec 1000 t/an, la France couvre 2% de ses besoins) et de diversification (pour les agriculteurs). Parmi ses actionnaires figurent la coopérative Arterris, Daco France (metteur en marché) et l’INRAE. La récolte 2024 sera traitée dans la casserie que l’entreprise va faire construire à Signes (Var), dotée de deux lignes de production, moyennant un investissement de 12 millions d’euros.

Un premier contrat alliant capital et travail

Pour mener à bien son projet, la Compagnie des Amandes a mis au point un contrat inédit en agriculture. Son modèle repose sur une alliance entre capital et travail au sein d’une société d’exploitation commune constituée entre le producteur et la Compagnie durant 25 ans minimum, correspondant à la durée d’exploitation du verger, avec partage des dividendes (51% pour l’agriculteur). En outre, l’entreprise rémunère les producteurs durant les 5 ans séparant la plantation de la première récolte. Au-delà, l’amandiculteur peut escompter un revenu global compris entre 2000 et 2500 €/ha/an, moyennant environ 80 heures de travail et un co-investissement de départ compris entre 5000 et 10.000 €/ha. D’ici à fin 2023, la Compagnie des Amandes table sur 500 ha « signés-plantés » selon ce modèle, en visant un objectif de 2000 ha à l’horizon 2026.

Deux nouveaux contrats

Parallèlement, la Compagnie va proposer deux nouveaux types de contrats, ciblant les petits vergers. Selon l’interprofession France amandes, le verger français totalise 2331 ha répartis en 1032 exploitations, soit une surface moyenne de 2,25ha. « Une surface moyenne de 2,25 ha ne permet pas d’amortir le machinisme, expose l’arboriculteur à des problèmes de qualité et le prive de débouchés commerciaux, les volumes étant insuffisants pour intéresser un client significatif. Les clients de la grande distribution, pâtisserie et cosmétique, qui s’adressent à la Compagnie des Amandes souhaitent une sécurité sur les volumes et un plan de contrôle de la qualité et de la traçabilité des produits », explique l’entreprise, qui vient de signer un partenariat exclusif avec Nougat Chabert & Guillot, nougatier à Montélimar (Drôme) depuis 175 ans.

Pour y remédier, l’entreprise propose un contrat d’achat de trois ans de la récolte sur l’arbre, ou de l’amande en coque après séchage, ou de l’amandon après cassage et agréage. Ce contrat est destiné aux vergers existants qui n’ont pas tous les moyens de prendre en charge les coûts de récolte, de séchage et de casse. Le prix varie de 6,84€/kg pour un achat sur l’arbre de vergers sans certifications environnementales, à 13,40€/kg pour de l’amandon calibré et certifié Bio. Ce contrat est conditionné par la mise en place de procédures de contrôle de la qualité et de la traçabilité, avec des formations techniques offertes à tous les membres de l’organisation de producteurs. Un autre type de contrat, d’une durée comprise entre 3 ans et 15 ans et ciblant également les projets de vergers de petite surface, intègre des aides à la plantation, dont un crédit bancaire de 11.000€/ha avec un différé de remboursement de 5 ans et une aide « bas carbone » évaluée à 3500€/ha, ajustée en fonction de la capacité effective d’évitement et de séquestration, dans le cadre du Label bas carbone.