La demande est décevante dans le bio

L’engouement pour la vente directe et les produits bio engendrés par la pandémie de covid et les différents confinements est retombé.

Bovins de boucherie – Près de la moitié des producteurs qui œuvraient dans ce secteur d’activité ont enregistré un recul de leurs ventes. Il en est de même pour les productions bio qui se sont retrouvées avec des tarifs rédhibitoires pour le panier de la ménagère suite aux fortes hausses des coûts de production. Même si cette filière a de l’avenir, avec une position politique forte pour le renforcement de ces productions, de nombreux éleveurs font marche arrière ou se posent des questions face à un lait bio vendu moins cher que le conventionnel. Dans la volaille, les durées de vide sanitaire s’allongent et dans la viande bovine, des animaux bio ont été commercialisés dans les circuits conventionnels.

Ces productions, très vertueuses pour l’environnement, doivent pouvoir être rétribuées correctement pour perdurer, ce qui est à ce jour peu compatible avec le pouvoir d’achat des ménages. C’est pourtant dans ce sens que s’oriente toute la politique européenne.

La production d’animaux label, qui devait représenter 40% de la production, progresse doucement et est confrontée comme pour les autres produits à un prix élevé sur les étals.

Dans l’élevage conventionnel, il y a un an tous les industriels et distributeurs trouvaient trop onéreux des Charolaises R= qui étaient valorisées autour de 4€, ce tarif est passé à 5,15€ et a engendré un repli de ventes de 10 à 15% dans les rayons à la découpe dans les magasins. Cette baisse a été compensée par la progression des ventes de viande hachée, mais cela pose de gros soucis dans les équilibres de vente des carcasses. Les stocks de catégoriels sous vide comme les Rumsteaks ou les tendes de tranche gonflent et il est impensable économiquement de passer ces pièces au hachoir comme cela est pratiqué dans les pays anglo-saxons sauf face à une forte revalorisation des viandes transformées.

Certains distributeurs ont fait le choix de tarifs respectueux avec de la contractualisation, mais les volumes sont souvent modestes et sur des gammes d’animaux ciblées et adaptées à une communication ciblée. Il ne faut pas oublier qu’une large partie de la consommation de viande passe par la restauration hors domicile où l’image a beaucoup moins d’impact que le prix.

Notre culture alimentaire reste attachée à la consommation de viande, même s’il y a une forte volonté des pouvoirs décisionnaires de faire progresser les protéines végétales qui d’ailleurs ne pourront plus utiliser les dénominations traditionnellement dédiées à la viande. Finis les steaks ou saucisses végétales.

Lorsque l’on interroge les consommateurs, ils plébiscitent notre modèle agricole, basé sur l’herbe, le bien-être animal et la proximité de la production.

Depuis trois semaines, la consommation de viande rouge est ralentie et ce n’est pas l’épisode caniculaire annoncé pour la semaine prochaine qui va arranger les choses. Cela conduit à un recul de l’activité des abattoirs qui ont même trouvé la possibilité de repousser des abattages dans les races à viande. Dans les réformes laitières, le commerce est plus équilibré avec une moindre disponibilité pendant les moissons.     

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