La demande est modeste

[Bovin : conjoncture sem 17-2021]

Les dernières pluies sont loin et le vent du nord-est continue de souffler apportant une fraîcheur matinale peu propice à la pousse de l’herbe et un dessèchement des terres pour les cultures. La saison d’herbage est déjà très impactée, avec une croissance des animaux nettement moindre que l’an passé. La pluie peut encore tomber, mais la répartition va faire apparaître de gros écarts sur le territoire, avec une moitié Nord et Centre-Ouest très défavorisée. Ces conditions sont peu favorables pour les premières coupes d’ensilage ou d’enrubanné. En revanche, la pluie annoncée sur la région Centre Rhône-Alpes sera favorable pour les herbages et les foins. Le niveau des précipitations aura inévitablement un impact sur les niveaux de sorties des animaux que ce soit dans les broutards ou dans le bétail maigre. Sur le marché de la viande, l’impact sera en revanche à un allongement des durées de finition dans les herbages.

En cette fin de période de confinement, chacun attend avec impatience un desserrement des contraintes sanitaires et une réouverture graduée des magasins, des cafés et surtout des restaurants. De nombreux pays de l’UE entament une phase de déconfinement dans les 15 jours à venir. Certains ont de l’avance comme l’Espagne, l’Italie, la Belgique ou les Pays-Bas, d’autres sont encore dans des mesures strictes comme en Allemagne. Ce qui se joue en ce moment est primordial pour la saison estivale, car de nombreux chefs d’entreprise ne pourront supporter un nouvel été blanc.

Le renforcement des mesures de précautions pour la réouverture des classes et la vaccination des populations qui se poursuit sont des signes positifs, même si le timing pour que la majorité des Français soit immunisée avec la seconde injection (plus 15 jours) avant l’été n’est pas tenable. La saison touristique sera une nouvelle fois concentrée sur la clientèle française. Quelles seront les conditions pour aller dans les pays chauds (Italie, Espagne, Grèce..) ?

Le niveau de la demande dans la viande est stable, avec des industriels qui vont une nouvelle fois gérer la mutation de la demande des familles vers les cantines et espérons-le rapidement vers la restauration. 

Les familles confinées consomment de la viande de façon régulière avec un marché qui trouve un certain équilibre. Les modèles de consommation ont renforcé la prépondérance de la viande hachée dans le choix des consommateurs, avec les conséquences que cela peu induire en termes d’équilibre matière dans les abattoirs. Le prix moyen du steak haché a progressé en un an avec une moyenne à 11,18€ (relevée RNM – S16) ce tarif était à 10,70€ il y a un an. Les ventes de pièces nobles à griller restent en revanche compliquées, ce qui engendre un resserrement des prix à la vente et un équilibre carcasse toujours difficile à atteindre.