La demande n’est plus au rendez-vous dans le Bio

La production biologique est en grande souffrance, car l’augmentation des charges n’épargne aucun secteur.

Bovins de boucherie – Malgré la loi égalim2 qui impose des quotas de produits bio dans les cantines, les niveaux de prix sont souvent incompatibles avec le coût du bol alimentaire. Cette crise est amplifiée par une désaffection des consommateurs sous l’effet de l’inflation. Les consommateurs ne sont plus au rendez-vous, mis à part pour la viande hachée qui garde un flux régulier auprès d’une clientèle adepte du Bio, les autres pièces sont souvent vendues au prix du conventionnel. Le revenu des éleveurs ne tient pas ses promesses alors qu’elles bénéficient d’incitation forte de la France et de l’Europe. Alors que de nombreux éleveurs se sont engagés, ces dernières années, dans une conversion bio avec toutes les contraintes que cela engendre, ils sont nombreux à se poser la question d’un retour au conventionnel, voire à une cessation d’activité.

La sécheresse et les coups de chaleur ont fortement impacté les élevages cette année. Avec une planète qui se réchauffe, le bien-être animal sous 35 degrés, des prairies grillées, et une gestion de l’eau qui seront au cœur des débats sur le Space, qui se déroulera du 13 au 15 septembre à Rennes. La crise énergétique sera également un sujet majeur, car elle impacte toute la filière avec des industries énergivores en grande difficulté. Les chaînes de production sont longues et complexes pour qu’un produit parte de la ferme et arrive au consommateur. Il faut du froid, des emballages, de la logistique, de la maintenance, des investissements, des transports, de la finance et des moyens humains. Si une seule de ces branches fléchit, c’est l’ensemble qui chambranle.

Si la pluie de ces derniers jours a fait reverdir la campagne sur la moitié nord du pays et laisse présager une belle arrière-saison, ce n’est pas le cas dans les régions les plus exposées au manque d’eau (sud du Massif central), avec une décapitalisation qui prend de l’ampleur.

La rentrée scolaire a permis de booster l’activité des abattoirs avec le réapprovisionnement de la restauration scolaire, avec une demande qui reste majoritairement avec de la viande française. Le recul du nombre de vaches laitières ou allaitantes n’a pas d’impact pour le moment sur le marché de la viande. Les abattages en semaine 35 sont sensiblement au même niveau que l’an passé avec 61600 gros bovins abattus. Les magasins des zones de villégiature ont moins de besoins, même si la clientèle senior profite d’une fin d’été agréable et avec moins de famille. Du côté de la RHD, la reprise est également très nette, mais avec une reprise des importations au regard des tarifs pratiqués dans les vaches, notamment en Allemagne. Les abatteurs craignent en revanche le mois d’octobre, car les prévisions de sorties chez les négociants en bestiaux sont très faibles. Les engraisseurs spécialisés ont également moins de disponibilité et sont souvent en retrait dans leurs mises en place au regard de la flambée des coûts alimentaires.

La viande haut de gamme est dans cette même tourmente avec les prix de vente qui ne couvrent pas les coûts alimentaires. Les concours qui viennent de se dérouler ont connu une activité assez bonne, mais les tarifs n’ont pas connu la même embellie que sur la viande conventionnelle. Les artisans bouchers adeptes de ces viandes surchoix ont tenu à maintenir leurs achats dans cette gamme de marchandise, mais les GMS ont été plus réservées que ces dernières années. Les tarifs sont sensiblement les mêmes que ceux pratiqués au printemps.

Cliquer ici pour retrouver tous vos cours sur le bétail vif