La fin des truies bloquées en maternité : quel impact économique ?

Comme annoncé par la Commission européenne, la fin de l’élevage en cages pourrait commencer dès 2027 et devrait concerner l’ensemble des filières animales. Quelles seront les conséquences sur la filière porc ?

Cette fin de la contention des truies en maternité aura différents impacts technico-économiques et il convient d'évaluer le coût de ce changement.  De nouveaux investissements en maternité seront nécessaires pour mettre en place des cases dans lesquelles les truies pourront se mouvoir. 

Taux de mortalité des porcelets 

En effet, si les truies sont maintenues en phase de maternité, c’est pour réduire au maximum le risque d’écrasement des porcelets. Dans le cas où la durée de la contention serait fortement réduite en maternité, il est possible d’imaginer un scénario dans lequel les pertes augmenteraient d’un porcelet par portée, soit environ une perte de 2 porcelets par truie et par an.

D’un côté, cette situation induit une perte de chiffre d’affaires liée au poids de carcasse non produit et de l'autre, des économies de charges, notamment du poste alimentaire pour pouvoir calculer les pertes nettes. Au total, cette mortalité supplémentaire en maternité entraînerait un manque à gagner d’environ 27 800€ pour un élevage moyen de 200 truies.

Simulation pour un élevage de 200 truies

Les aménagements à prévoir dans les élevages

Pour les éleveurs qui moderniseront leurs bâtiments, des investissements seront à prévoir. En effet, pour ces derniers, il faudra faciliter le nettoyage de la case notamment l’enlèvement des déjections de la truie, l’une des principales contraintes au travail de l’éleveur.

Si la date de 2027 semble actée, les modalités de mise en pratique restent floues, puisque nous ne savons pas si la mise aux normes concernera à la fois les anciens et/ou les nouveaux bâtiments. L’Allemagne s'est déjà penchée sur la question et a prévu une période transitoire de 15 ans afin que les producteurs de porcs aménagent leurs maternités et proposent une surface minimale de 6,5 m² par truie en réduisant la contention à 5 jours maximum. Reste à savoir si, à l’image des Allemands, la France anticipera la décision européenne par une mesure nationale ou si elle attendra les décrets d’application européens.