"Les concours sont le poumon de la sélection raciale "

Mathieu Garde, président du syndicat Charolais du Puy-de-Dôme, revient sur l'importance des concours et l'impact de leur report en 2020.

Le 25 septembre prochain aura lieu le concours Charolais de Condat-en-Combrailles dont l'édition 2020 a été annulée en raison des conditions sanitaires. Son retour cette année doit être satisfaisant ?
Il était impossible d'organiser quoi que ce soit l'année dernière en raison de la pandémie. Les contraintes étaient trop lourdes et trop nombreuses. Les éleveurs étaient très déçus ainsi que toute l'organisation. Le concours de Condat-en-Combrailles a la particularité d'être organisé non seulement par le syndicat départemental de la race mais aussi par toutes les associations de la communes. L'Association des Parents d'Élèves, l'Amicale des Pompiers et beaucoup d'autres participent à sa gestion offrant ainsi à la fois un rendez-vous professionnel pour les sélectionneurs Charolais mais aussi une grande fête rurale. Il ne faut pas négliger les bénéfices d'un tel évènement, d'un point de vue financier pour les éleveurs et les associations mais aussi relationnel. Ces fêtes rurales sont un lien primordial entre notre profession et le grand public. C'est l'occasion, dans une ambiance décontractée, de discuter et d'expliquer nos métiers.
Quels ont été les impacts dans les élevages de l'annulation des concours de race ?
Les concours sont l'occasion unique de promouvoir la race et surtout de mettre en valeur les animaux de différents élevages. À travers plusieurs catégories, tous les animaux concourent, du veau au taureau. Dans ces lieux, se rassemblent des éleveurs et leurs animaux dont c'est l'unique occasion de se comparer aux autres. Ces jugements sont indispensables pour la sélection. De plus, il ne faut pas le nier, les concours sont aussi un rendez-vous commercial. Pour les acheteurs de génétiques, c'est un gain de temps puisque les meilleurs animaux des meilleurs élevages sont présents dans un même lieu. Les éleveurs Charolais du Puy-de-Dôme ont constaté avec regret que l'annulation en 2020 des grands concours a occasionné une baisse des ventes de reproducteurs.
Les éleveurs Charolais du Puy-de-Dôme ont donc besoin de retrouver ces évènements ?
Oui sur tous les points car il y a certes la technique et l'économique mais il ne faut pas négliger l'aspect convivial. Nos métiers, de par leur nature, nous isolent et les concours de races sont pour certains la seule opportunité de se rencontrer. De plus, le contexte agricole actuel est peu réjouissant. Nos broutards se vendent au même prix qu'il y a 40 ans alors que les charges ont beaucoup augmenté. On dit qu'un agriculteur fait vivre dix personnes. Dix personnes, à mon sens qui vivent bien, alors que l'agriculteur peine à boucler ses fins de mois !
Encore une fois, les concours sont de grandes fêtes rurales où tout le monde se retrouve et peut, l’espace d’une journée, oublier ses problèmes.
 Le 25 septembre prochain, le concours de Condat-en-Combrailles rassemblera la fine fleur de la race Charolaise ainsi que d'autres animations tels qu'un marché de producteurs, du matériel agricole ancien, une exposition de vieilles voitures... Le pass sanitaire est bien sûr de rigueur. Venez nombreux malgré tout !