Les éleveurs craignent une nouvelle sécheresse

Face à des réserves en eau des sols très basses, et des prévisions assez alarmistes, les éleveurs craignent une nouvelle sécheresse.

Si les pluies de la semaine dernière ont été fortement appréciées par la végétation et les éleveurs, elles ont très vite été absorbées par la pousse de l’herbe et des cultures. La crainte des éleveurs de devoir affronter une année de sécheresse est pourtant bien présente au regard des prévisions assez pessimistes pour les prochains mois en commençant par le coup de chaleur de la semaine prochaine et des Saintes Glaces qui ne devraient pas faire craindre de gel, cette année.

Au regard des coûts élevés de production, les éleveurs ont besoin d’une herbe de qualité pour engraisser et finir leurs animaux. Les volumes récoltés en ensilage ou enrubannage pour ce début de printemps sont souvent de qualité, avec des volumes convenables pour ce début de saison. Du côté des laitières, même si la flambée des prix a fait prendre conscience à certains éleveurs de l’intérêt de faire prendre des kg à des tarifs élevés, une grande partie des animaux part encore à l’abattoir sans finition préalable avec un état d’engraissement (1 ou 2). Deux vaches laitières sur trois sont abattues non finies. Pourtant, le gain économique de l’engraissement est très appréciable (quand cela est possible). Une vache engraissée prend en moyenne 70kg selon l’institut de l’élevage, elle peut gagner 1/2 de classe avec un écart de valorisation souvent considérable. L’augmentation du prix de vente peut ainsi représenter un gain allant de 250€ à 300€ par animal.

Le marché de la viande reste largement animé par le déficit structurel de l’offre partout en Europe. Les tarifs actuels semblent irréels et inimaginables, il n’y a qu’un an. Les pays au nord de la France manquent de vaches et commencent à venir se servir sur les zones frontalières. En France, la période de soudure est comme prévu très difficile à gérer pour les industriels et ce ne sont pas les prix élevés qui feront sortir plus d’animaux. La concurrence entre les abatteurs est féroce dans le bétail d’entrée de gamme destiné à la production de viande hachée. Ce déficit chronique de l’offre à cette période de l’année ne va que s’amplifier dans les années à venir au regard du recul de la production avec une pyramide des âges très défavorable. Des productions de substitution devront être mises en place, notamment avec des jeunes bovins laitiers ou mixtes, à condition d’en assurer la rentabilité et de trouver les éleveurs intéressés par cette production. Cela pourrait également permettre de trouver une nouvelle voie pour les petits veaux qui sont toujours faiblement valorisés. Dans la perspective des JO 2024, avec une demande en viande hachée qui sera très forte, des choses devront être faites rapidement au regard de la durée d’engraissement, ou alors il faudra ouvrir nos frontières aux l’importation.         

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