Les producteurs d’œufs toujours pas entendus dans les négociations commerciales

Faute d’avoir été entendus la semaine dernière, les producteurs d’œufs se sont de nouveau mobilisés devant le magasin Carrefour d’Alma à Rennes pour obtenir une revalorisation du prix d’achat de leurs œufs.

De 90 producteurs d’œufs la semaine dernière, ils étaient hier près de 150 devant l’accès du magasin Carrefour d’Alma à Rennes, répondant à l’appel de la Confédération française de l’aviculture, des FRSEA bretonne et ligérienne et de l’Union des groupements de Producteurs de viande de Bretagne (UGPVB). Cette enseigne en particulier refuse toujours de tenir compte des demandes de répercutions de la hausse du coût de l’aliment, dans le cadre des négociations commerciales annuelles.

« Les hausses consenties ces derniers jours par les distributeurs avoisineraient 1%, soit 0,1 centime de l'oeuf », fustige la CFA. C’est mieux que la proposition initiale de plusieurs distributeurs qui ont longtemps demandé une baisse générale de 4% des prix d’achat à leurs fournisseurs, mais on est encore très loin des 10% réclamés par les producteurs. « On demande une augmentation d’un centime par œuf, pour couvrir la hausse du coût de l’alimentation des poules. En tenant compte d’une consommation annuelle de 250 œufs par an et par habitant, cela représente un surcoût de 2,5 euros sur l’année par consommateur ! », expliquent ces producteurs en colère. « La loi EGAlim n’est tout simplement pas appliquée. Pendant le premier confinement, la filière œuf s’est mobilisée pour approvisionner au mieux les rayons. On n’obtient aucune reconnaissance en retour. »

RAV 265 producteurs d'oeufs Alma

Depuis plusieurs mois, la filière œuf subit une hausse des matières premières. L’indice Itavi de l'aliment poule pondeuse a augmenté de 22% par rapport à janvier 2020. « Il n’a jamais été aussi élevé depuis janvier 2014. » En un an, les éleveurs ont vu leur coût de production augmenter de près de 10%.

Apportant son soutien aux éleveurs mobilisés, la CFA demande un retour immédiat des opérateurs à la table des négociations « sans quoi l’approvisionnement en œufs des GMS rencontrera d’importantes complications à partir du 15 mars. »