L’Eima dénonce le changement de date du Sima

La Fédération des constructeurs italiens FederUnacoma, organisatrice du salon bisannuel Eima, à Bologne, s’insurge contre la décision d’Axema d’organiser le Sima en novembre les années paires, soit à la même période que l’Eima.

« Une décision hostile et nuisible » : c'est ainsi la Fédération des constructeurs italiens FederUnacoma, l'organisateur de l'Eima, qualifie la décision de son homologue français, Axema, d'organiser le Sima en novembre les années paires. « Hostile parce qu'il vise à ternir la direction de l'exposition à Bologne », explique dans un communiqué Alessandro Malavolti, président de FederUnacoma. « Dommageable parce qu'il crée un déséquilibre dans le panorama européen des événements du secteur, qui n'aura donc qu'un événement dans les années impaires ».

Télescopage des deux salons

Le 4 avril dernier, en clôture de sa biennale 2019, Axema a annoncé que le Sima se tiendrait désormais en novembre les années paires, soit précisément du 8 au 12 novembre 2020 s'agissant de la prochaine édition. Un créneau qui coïncide exactement avec l'Eima, programmé du 11 au 15 novembre 2020. « L'Eima, forte dans sa propre tradition et dans les formidables résultats obtenus lors des dernières éditions, qui l'ont conduite à clairement dépasser l'événement français en termes d'exposants, de visiteurs, de contenu technique et de prestige dans le secteur international, confirme les dates fixées et se déroulera du 11 au 15 novembre 2020 au parc des expositions de Bologne », peut-on lire dans le communiqué de FederUnacoma. « Le nouveau positionnement de la Sima est préjudiciable tant aux petites entreprises, obligées précisément de choisir entre Paris et Bologne, qu'aux grandes entreprises qui, pour être présentes aux deux événements, devront probablement repenser complètement leurs stands ». FederUnacoma dénonce le fond mais aussi la forme, la décision d'Axema n'ayant pas été concertée au niveau du Cema, l'instance européenne qui rassemble 10 organisations nationales spécialisées dans l'agroéquipement.

Hanovre, Bologne, Paris

Organisé d'habitude en février les années impaires, la programmation du Sima ménageait jusqu'à présent la rivalité entre les trois grands salons européens du secteur, tous trois bisannuels, Agritechnica se tenant en novembre les années impaires (10-16 novembre 2019). Créé en 1985 et porté par une puissante industrie nationale, Agritechnica s'est imposé comme leader du secteur. Réservant 40 ha d'exposition sur 23 halls, Agritechnica accueille plus de 450.000 visiteurs sur 7 jours, dont deux  « previous days » au ticket d'entrée élevé (81 €), limitant l'affluence pour privilégier la qualité des échanges entre visiteurs et exposants (2.800). Créé en 1969, l'Eima se déroule sur 5 jours et réserve 14 ha nets d'exposition à 1.950 constructeurs. L'édition de 2018 a accueilli 317.000 visiteurs, en hausse de 11% par rapport à 2016. Créé en 1922, le Sima se déroule également sur 5 jours, avec une fréquentation stabilisée à 230.000 visiteurs au cours des deux dernières éditions. Il offre une surface de 21 ha (Simagena compris) à 1.800 exposants.

France, Allemagne, Italie

Ces trois grands salons européens de l'agroéquipement sont révélateurs des forces en présence sur le continent. Au plan industriel, l'Allemagne est leader du secteur, avec un chiffre d'affaires de 12,6 Mds € (2017), devant l'Italie (7,1 Mds €) et la France (4,6 Mds €). Ces trois pays assurant 59 % de la production européenne (40 Mds € en 2017), laquelle représente 33% de la production mondiale derrière l'Asie (36%) et les Amériques (28%). L'Allemagne et l'Italie affichent un excédent commercial respectif de 6,2 Mds € et 3,2 Mds € quand la France affiche un déficit de 413 M € (2017). En ce qui concerne le marché du neuf, l'Allemagne (6,5 Mds €) devance la France (5,4 Mds €) et l'Italie (3,9 Mds €). En ce qui concerne le marché global, incluant les ventes de neuf, d'occasion et les services offerts par la distribution, le marché français s'élève à 17,5 Mds € (2016), contre 16,5 Mds € pour l'Allemagne et 4,2 Mds € pour l'Italie, à la quatrième place derrière le Royaume-Uni (8 Mds €).