LabelPulvé, un label officiel pour choisir son pulvérisateur viticole

Les premiers pulvérisateurs labellisés seront dévoilés en novembre prochain au Sitevi à Montpellier (Hérault). Le label distingue quatre classes, selon leur qualité d’application sur feuilles.

A+, A, B ou C : des étiquettes colorées et alphabétiques vont bientôt faire leur apparition sur les pulvérisateurs viticoles, tout du moins sur ceux dont les constructeurs accepteront de soumettre à la certification LabelPulvé. Le projet de labellisation a pour élément déclencheur la mise au point, en 2013, du banc d'essai EvaSprayViti, par l'Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'agriculture et l'environnement (IRSTEA) et l'Institut français de la vigne et du vin (IFV). Le banc d'essai se compose des collecteurs artificiels mimant les feuilles de vigne, disposées sur 4 rangs de 10 m de long, avec une modularité permettent de simuler plusieurs stades végétatifs (début, milieu et pleine végétation). Il permet de quantifier en conditions contrôlées et répétables la part de produit réellement déposé sur le végétal, la qualité de sa répartition et par différence les pertes au sol et dans l'atmosphère.

La voûte pneumatique classée B

Pour établir le classement, les ingénieurs d'IRSTEA et de l'IFV  ont pris comme référence les pulvérisateurs à voûte pneumatique, qui représentent environ 70% du parc national en vignes larges. « Ces appareils ont été crédités de la note B », déclare Adrien Vergès, ingénieur à l'IFV. « Ceux dont le dépôt sur feuilles, mesuré très précisément sur la vigne artificielle EvaSprayViti, est inférieur à celui des voûtes, héritent de la note C. Les appareils plus performants sont discriminés en deux classes A et A+. La classe A autorise une réduction de la dose d'emploi de 30 % tout en assurant une couverture sur feuille équivalente à la classe B. Pour la classe A+, la réduction atteint 50 %. Autrement dit, pour obtenir le même niveau de protection qu'une voûte classée B, il est possible de réduire de 50% la dose appliquée au moyen d'un pulvérisateur classé A+ ».

Au bon vouloir des constructeurs

La labellisation va permettre d'orienter le choix des viticulteurs désireux d'améliorer l'efficience des applications. Sans surprise, les meilleures notes devraient échoir à des appareils traitant face par face ainsi qu'à des pulvérisateurs équipés de panneaux récupérateurs. Encore faut-il que les constructeurs jouent le jeu, la démarche étant totalement volontaire. Dans un autre registre, celui des épandages de produits organiques, la certification Eco-Epandage, impulsée par IRSTEA et son banc d'essais Cemob, a laissé indifférente la très grande majorité des constructeurs, malgré l'implication d'Axema, leur organisation représentative. On retrouve Axema au comité de pilotage de LabelPulvé, aux côtés du ministère de de l'Agriculture et de représentants des viticulteurs. Le plan de filière, élaboré dans le cadre des Etats généraux de l'alimentation, est aussi passé par là et a acté le principe de la labellisation. Adrien Vergès se veut confiant. « Une première liste d'une trentaine d'appareils, représentative d'un grand nombre de marques, sera dévoilé au Sitevi », souligne-t-il.

Flécher les investissements et les aides

La labellisation devrait servir de fléchage aux subventions pouvant être attribuées dans le cadre du Plan de compétitivité et d'adaptation des exploitations agricoles (PCAE), mobilisant des financements du Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER), du ministère de l'Agriculture et des Régions. Depuis 2018, le PCAE est intégré aux outils de financement du volet agricole du Grand plan d'investissement. De son côté, la recherche poursuit ses travaux visant à établir une seconde classification, basée sur l'évaluation de la dérive hors parcelle. Où l'on retrouve à la manœuvre  l'IRSTEA et et l'IFV  avec le banc d'essai EoleDrift.