Une nouvelle méthodologie pour prévenir et lutter contre les TMS

Portée par la Mutualité sociale agricole, la méthodologie TMSa permet d’améliorer la prise en compte des messages de prévention des troubles musculo-squelettiques (TMS) par les agriculteurs et employeurs. Un préalable à la mise en œuvre d’actions concrètes. Sival de Bronze dans la catégorie démarche collective.

En agriculture, les troubles musculo-squelettiques (TMS) représentent plus de 93 % des maladies professionnelles reconnues. Les trois principales sont les affections périarticulaires provoquées par certains gestes et postures de travail, les affections chroniques du rachis lombaire provoquées par des vibrations de basses et moyennes fréquences transmises au corps entier et les affections chroniques du rachis lombaire provoquées par la manutention manuelle habituelle de charges lourdes. La viticulture est le 1er secteur concerné, devant le maraîchage et les industries d'abattage et de découpe de la viande.

Prévention inefficace

Il y a quelques années, la Caisse centrale de la MSA juge que trop peu d'actions de prévention des TMS sont menées au regard de l'importance du risque. Et fait son autocritique : une communication descendante trop technicienne et trop centrée sur les notions de santé et de sécurité au travail, en décalage avec les préoccupations quotidiennes des adhérents. Les messages de prévention ne passent pas. Un changement d'approche est alors engagé avec une nouvelle méthodologie « Trouver Mes Solutions Adaptées (TMSa) », développée en partenariat avec le cabinet de coaching Cinétic, basé à Nantes (Loire-Atlantique).

TMSa : nouvelle approche en matière de prévention

La méthode, qui consiste à accompagner le décideur dans la recherche de solutions qui lui sont propres, tient en quatre points : identifier les préoccupations quotidiennes des décideurs, enrichir le débat par des éléments pédagogiques sur la compréhension des TMS, générer une réflexion à l'aide d'un support ludique, en l'occurrence un jeu de cartes, et enfin permettre l'émergence de données que le décideur est en capacité de mettre en cohérence les unes avec les autres pour dégager des pistes concrètes, formalisées dans un plan d'actions. Certaines d'entre elles, telle que l'ergonomie de travail à la cave, doivent cependant être appréhendées très en amont lors de la conception des installations.

Une cave de l'Aude « cobaye »

La MSA Grand Sud (Aude, Pyrénées-Orientales) fut l'une des premières caisses à la mettre en œuvre, au sein de la cave coopérative d'Embres-et-Castelmaure (Aude). Aux côtés de techniciens en prévention, une vingtaine de viticulteurs, ainsi que des salariés de la cave et des salariés agricoles, ont été invités, collectivement, à identifier leurs préoccupations quotidiennes : douleurs liées aux postures de travail, force à exercer, répétitivité des gestes, facteurs climatiques rudes. Les techniciens préventeurs esquissent des solutions : kiné, sophrologie, ergonomie, formation à l'affutage sécateurs, vêtements de travail répondant à une norme de protection contre les intempéries (EN 343).

Résultats à la MSA Grand Sud

Les solutions offertes par l'agroéquipement ne sont pas oubliées : systèmes d'attelage automatique,  chariots élévateurs électriques,  chenillards ou encore un mini-tracteur à hauteur de travail modulable, permettant de tailler, épamprer ou lier tout en étant assis. Il s'agissait en l'occurrence du Topscoot conçu par les Constructions Humeau basées à Montrevault-sur-Èvre (Maine-et-Loire). Des équipements que la MSA est susceptible, dans certains cas, de co-financer, soit dit en passant. Résultats ? A Embres-et-Castelmaure, le diagnostic initial du kiné faisait état d'une déclaration de gêne et de plaintes de douleur pour respectivement 90% et 100% des participants, contre 38% et 29% après la prise en charge. Les cobayes n'ont donc pas souffert, bien au contraire. D'autres caisses de MSA ont depuis commencé à déployer la méthodologie.