Maladie colza : un nouveau fongicide contre le sclérotinia

Avec le produit Treso à base de fludioxonil, les agriculteurs disposent d’une nouvelle solution pour lutter contre le sclérotinia sur colza. Le fongicide est conseillé en association avec une autre spécialité.

Le sclérotinia est une maladie difficilement prévisible. La grande majorité des agriculteurs choisissent l’assurance d’un traitement fongicide préventif pour annihiler tout risque de dégât. La société Syngenta a mis sur le marché un nouveau fongicide, Treso. Il se compose de fludioxonil à 500 g/kg sous une formulation de granulés dispersables (WG). Cette matière active appartient à la famille chimique des phénylpyrroles et apporte un nouveau mode d’action sur colza. Elle s’ajoute aux trois autres familles et modes d’action disponibles sur cette culture avec les triazoles, les SDHI et les strobilurines (QoI).

Selon Terres inovia et ses essais depuis 2017, « le fludioxonil est efficace contre le sclérotinia, au même niveau que les références du marché. Ayant une action unisite, il n’est pas recommandé de l’utiliser seul. Treso sera toujours proposé en association avec un autre mode d’action : triazole ou strobilurine. »

Des souches de sclérotinia montrent des résistances face aux SDHI. L’arrivée d’un nouveau mode d’action avec le fludioxonil pourra contribuer à réduire le risque d’émergence de nouvelles populations du pathogène résistantes s’il est utilisé en alternance avec les autres modes d’actions disponibles.

Syngenta recommande l’utilisation de Treso avec un produit partenaire. Ainsi, la société propose son produit en packs en association avec Serket (metconazole) ou Amistar (azoxystrobine) ou encore Pecari 250 EC (prothioconazole).

Treso est conseillé à 0,3 kg/ha avec l’un ou l’autre des produits au stade « chute des premiers pétales » (BBCH65). Treso est homologué sur d’autres crucifères oléagineuses.

Pour rappel, le sclérotinia est très nuisible sur colza, avec une baisse de rendement d’1 à 1,5 q/ha par tranche de 10 % de tiges principales atteintes. Heureusement, la maladie est peu fréquente avec un réel impact une à deux années sur dix. Mais il n’existe pas de solution curative contre ce pathogène.

« Du fait de la nécessité d’intervention en préventif et de la difficulté de prévision du développement de la maladie malgré des OAD comme le kit pétale ou certains modèles, une intervention au stade BBCH65 (stade G1, chute des premiers pétales) peut être nécessaire », selon Terres Inovia. Des températures douces et une humidité relative élevée sont favorables aux contaminations qui se font par l’intermédiaire des pétales tombant sur les feuilles et tiges.