Métiers du paysage : l'indispensable formation pratique des jeunes

Aujourd'hui, en France, le secteur de la filière paysage compte environ 110 000 actifs, au sein de 30 000 entreprises. Il ne cesse de croître en nombre d'actifs et de chiffre d'affaires, mais près de deux entreprises sur trois déclarent vouloir embaucher sans y parvenir. Actuellement, plusieurs milliers de postes sont encore vacants dans les entreprises du paysage françaises.

Attirer, former et garder des jeunes dans ces métiers constitue donc un enjeu important pour assurer la pérennité de cette filière. Les formations aux différents métiers du paysage sont dispensées au sein de l'enseignement agricole, validées par des diplômes allant du CAPA au titre d'ingénieur, préparées par la voie classique ou par celle de l'apprentissage.

Près de 250 apprentis en paysage au CFA de Nantes Terre Atlantique

C'est notamment le cas au sein de l'établissement agricole public Nantes Terre Atlantique, situé à Saint-Herblain (44), dont le CFA (Centre de formation d'apprentis) compte près de 250 apprentis en filière paysage, du CAPA au BTSA. La filière paysage concerne aussi les élèves en formation classique au lycée, puisque c'est une option du bac technologique STAV et une spécialité de BTSA.

Pour tous ces jeunes, pour la plupart non issus de milieux agricoles ou ruraux, l'aspect pratique de la formation est très important : ils doivent pouvoir se familiariser avec les outils, les engins et les matériaux du paysage, dans de bonnes conditions pédagogiques et de sécurité. Depuis la rentrée de septembre 2021, ils peuvent le faire sur un vaste plateau technique de 1400 m2, comprenant un atelier pratique, des locaux techniques, des salles de cours et des espaces extérieurs (plate-forme de stockage, aire de manœuvre et de lavage).

Nouveaux enjeux, nouvelles perspectives

Cet équipement a été financé par la Région des Pays de la Loire à hauteur de plus de 2 millions d’euros et il a été officiellement inauguré le 19 mai dernier, en présence de nombreux élus et représentants de l’État. Parmi ceux-ci, le Directeur régional de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt des Pays de la Loire, Armand Sanséau, a souligné que les métiers du paysage étaient en pleine transformation, en réponse aux enjeux environnementaux, économiques ou sociétaux actuels.

Comme les métiers de la production agricole, ils subissent de plein fouet la hausse des prix des matières premières, et doivent prendre de plus en plus en compte la préservation de la biodiversité locale ou de la ressource en eau. « Rien ne m'énervait plus que de voir des rond-points verts en période de restriction d'usage agricole de l'eau. Dans ces cas-là, je passai un coup de fil à la mairie ! », se souvient Armand Sanséau, qui estime cependant que ce genre d’aberration est de moins en moins courant : la filière a pris la mesure des nouveaux enjeux et évolue vers des aménagements plus minéraux, des végétaux plus locaux et plus économes en eau. En formant les futurs acteurs du paysage, les établissements de formation ont donc un rôle crucial à jouer dans ces évolutions et dans l'exploration des champs des possibles.