MHE, FCO : des épizooties aux lourdes conséquences pour les éleveurs

La nouvelle carte de l’épizootie de la MHE montre une extension de la zone réglementée, mais surtout une multiplication des cas dans le Sud-Ouest, avec des conséquences douloureuses pour les éleveurs.

Conjoncture – Les éleveurs savent qu’avec le réchauffement climatique, les épizooties vont se multiplier. Le paysage sanitaire de la France est préoccupant, tant pour les bovins que pour les autres espèces. Dans le secteur de l’élevage, la FCO reste très présente avec une réactivation prononcée du sérotype 8 qui a muté au cours de l’été. Le sérotype 3 n’est pas encore sur notre territoire, mais il est présent aux Pays-Bas, en Allemagne et en Belgique. La MHE poursuit son expansion dans le Sud-Ouest pour atteindre les Deux-Sèvres. Les cas annoncés en Suisse ont été infirmés, ce qui engendre la levée immédiate de toutes les restrictions. La découverte de cas de tuberculose en provenance d’Irlande est également très préoccupante. Toutes ces maladies ont des répercussions importantes sur les mouvements d’animaux et les contraintes apportées pour les échanges intracommunautaires. Mais ce qui est plus préoccupant, c’est l’impact qu’elles ont sur les élevages et les éleveurs eux-mêmes. Les frais générés pour soigner les animaux atteints ou préventifs sur les autres sont conséquents. La mise sous cloche des élevages dans les différentes zones réglementées (en fonction de maladies) est dévastatrice pour la santé morale des éleveurs. Et c’est sans doute ce qui est le plus grave. Les cellules de surveillance de la MSA et des chambres d’agriculture ont été réactivées, car dans les situations extrêmes, il faut détecter, accompagner et réagir vite pour éviter le pire. L’aspect social de ces maladies est trop souvent mis au second plan face au volet commercial.  

Les éleveurs de volaille en savent quelque chose avec la grippe aviaire.          

Ces épizooties, qui sont des freins aux mouvements à l’export, viennent en revanche renforcer le discours de renationalisation de la production, pour sursoir à la décheptellisation constante. Sauf qu’à terme, ce sont les importations qui se trouveront renforcées, avec de grands pays producteurs qui sont prêts à investir le marché européen. En tête de liste, on retrouve le Brésil qui produit déjà 25% de la viande de bœuf consommée dans le monde. Les grandes manœuvres géopolitiques ont déjà débuté, malgré la résistance des éleveurs français. N’oublions pas que depuis le 1er juillet, la présidence tournante de la Commission européenne est espagnole et favorable au traité de libre-échange avec le président Lula qui cherche à créer une union des pays d’Amérique du Sud.    

En France, nous avons nos valeurs avec un élevage à taille humaine et basée essentiellement sur une alimentation à l’herbe, lorsque cela est possible. La filière et les éleveurs se démarquent avec le soutien des consommateurs d’une production industrielle. C’est une très belle image avec des valeurs, mais dans le panier de la ménagère, on retrouve des produits d’entrée de gamme faute de pouvoir d’achat. Les Français mangent de la viande dans les restaurants, mais la consommation domestique se tasse, notamment en cette période de l’année.