Organisation de chantier : en Cuma, la concertation avant tout

Un chantier de fenaison, d’enrubannage ou de pressage paille peut très bien fonctionner en travaillant en commun. Exemple avec la Cuma des Chênes en Pays-Fort.

Les travaux de fenaison, d’enrubannage, sont-ils possibles en Cuma ? La réponse est oui. C’est une question de concertation et d’organisation afin de s’adapter aux exigences des adhérents et aux fenêtres météo.

Cinq éleveurs du Pays-Fort s’organisent afin de mener les différents travaux en bonne coordination pour garder de la performance et de l’efficacité, de mai à juillet. « La Cuma existe depuis une trentaine d’années. Nous sommes dix-huit adhérents, mais que cinq pour l’utilisation du matériel pour les activités de fenaison et d’ensilage et de paille. Nous nous coordonnons, nous nous concertons très régulièrement et c’est ce qui fait que nous travaillons bien que nous n'avons pas de problèmes », explique Johann Coquery, éleveur à Neuvy-deux-Clochers, président de la Cuma des Chênes.

Du matériels adéquats et chacun son poste

Un combiné de fauche composé de trois faucheuse, latérale et frontale, de 9 m ; un andaineur de 9 m ; une presse balles rondes (utilisée pour l’enrubannage) ; une presse balles cubiques (pour le foin et la paille) ; une enrubanneuse et trois plateaux de 8, 10 et 12 m. Chaque éleveur possède sa faneuse et son tracteur.

Chaque chantier est minutieusement organisé pour venir à bout des 651 hectares dans les temps, sachant que la météo peut quelques fois troubler les travaux. « Les chantiers sont collectifs. Je propose une réunion pour savoir qui fait quoi et à quel moment. Nous nous mettons d’accord et chacun a sa tâche à accomplir chez les uns et les autres. Les chauffeurs sont désignés pour les travaux : par exemple pour la fenaison un chauffeur pour la fauche, un pour l’andainage et un pour le pressage. Je roule pour la presse et effectue 30 ha par jour. Ça tourne bien », détaille le président de la Cuma.  C’est le presseur qui donne le top départ des opérations car c’est lui qui peut réguler le temps de travail. « Le premier de nous cinq qui souhaite commencer à faucher appelle ses collègues pour la mise en place du chantier », continue l’éleveur.

Généralement le chauffeur évolue parcelle après parcelle si la météo le permet. Il est un minimum de temps sur la route.

Pendant les périodes intenses, les éleveurs travaillent de nombreuses heures d’affilée. La journée type démarre à 14 h pour se terminer à 21 h.

La mise en andains et le fanage peuvent s’avérer plus délicats en cas de pluie.  De un, le nombre d’interventions peut passer à quatre, voire plus. « C’est déjà arrivé qu’un éleveur fane jusqu’à huit fois car il pleuvait, mais ça doit rester exceptionnel car au final le foin perd en qualité », avertit Johann Coquery. Le ramassage des bottes suit sans tarder le pressage avec un télescopique, appartenant à un adhérent de la Cuma. Car là aussi le chantier est collectif, les bottes s’empilent successivement sur les trois plateaux conduits par les autres membres de la Cuma.

Selon les conditions météo, les chauffeurs s’adaptent. Les travaux s’enchainent. Ils débutent, du 1er au 15 mai, par l’enrubannage, ensuite par la fenaison du 25 mai au 15 juin, « certains contractent des MAEC donc ils peuvent retarder leur fauche jusqu’au 24 juin », précise Johann Coquery. Plus tard, le pressage et le ramassage des bottes de paille s’effectuent après la moisson.

Un coût de revient moindre

Pour le fauchage et l’andainage, la facturation s’effectue à l’hectare et pour le pressage et l’enrubannage à la botte, sachant que les tracteurs sont indépendants du compte. « Le passage de la faucheuse est facturé à 14,87 euros de l’hectare, une botte de foin ou de paille cubique à 2,96 euros et une botte ronde à 1,64 euro. Pour les bottes, il faut ajouter le coût de la ficelle et pour l’enrubannage, le film », précise le président de la Cuma des Chênes.

Ces travaux en Cuma ont un coût de revient moins important que si chacun avait son matériel et travaillerait seul. « Nous avons la maitrise des chantiers et nous avons un bon ratio. Et d’après mes calculs, pour un éleveur seul, la botte ronde lui reviendrait à 7 euros pour un petit élevage, elle ne revient qu’à 1,64 euro en Cuma », détaille Johann Coquery.

L’efficacité de cette organisation s’accompagne d’un entretien du matériel, par chaque adhérent, au quotidien pendant la saison.