Où va la France ?

Alors que la production mondiale de viande continue d'augmenter et que les pays émergents montrent un appétit de plus en plus fort pour la viande, la France est en déclin en raison d'une surtransposition du "Green deal".

Conjoncture – L'inflation et le pouvoir d'achat sont les préoccupations majeures des médias et des acteurs politiques sont au chevet des Français. Les mesures proposées seront-elles à la hauteur de l’inflation ? Les mois et les années à venir s'annoncent très difficiles pour une grande partie de la population, avec des difficultés financières qui surviennent de plus en plus tôt dans le mois. À quelques semaines des vacances d'été, les choix budgétaires devront être drastiques. Les dépenses supplémentaires seront réduites et le budget alimentaire sera plus restreint. On espère une rentrée scolaire plus abordable après la réouverture des négociations commerciales, selon les distributeurs.

Alors que la production mondiale de viande continue d'augmenter et que les pays émergents montrent un appétit de plus en plus fort pour la viande, l'Europe est en déclin en raison du "Green deal". Ce pacte vert européen, visant à rendre l'Europe climatiquement neutre et durable, entraîne la destruction de pans entiers de l'économie agricole. En 2022, la consommation de viande par bilan (abattage-export+import) a progressé de 1,1%, mais derrière ce chiffre se cache une forte baisse des achats nationaux de viande bovine française (VBF) et une augmentation significative des importations de viande pour le secteur de la restauration.

Actuellement, la France fait face à deux problèmes majeurs dans le secteur de la viande. Tout d'abord, il y a l'effondrement de la production et la remise en question des filières en aval, qui sont surdimensionnées par rapport aux volumes disponibles à l'avenir. Ensuite, il y a la concurrence féroce des viandes à bas prix provenant d'autres pays de l'Union européenne. Alors que pendant la crise du COVID-19, la viande bovine française était en demande, ce n'est plus le cas en raison des écarts importants de valorisation des produits importés. La loi Egalim joue un rôle essentiel dans la protection de la filière, car sans cette régulation, la situation serait catastrophique.

Il est clair pour tous que les prix proposés aux éleveurs doivent couvrir leurs coûts de production, mais ces coûts ne peuvent être comparés à ceux de la Pologne, qui peut bénéficier d'une main-d'œuvre intérimaire à bas coût dans les fermes et les unités de transformation. Les conditions de concurrence ne sont pas équitables. Les jeunes bovins polonais inondent les rayons des discounters allemands, ce qui entraîne une baisse des prix des vaches laitières. Cette production de jeunes bovins déstabilise également les autres marchés importateurs, avec des morceaux de viande qui se retrouvent sur le marché italien et parfois même français, notamment dans les circuits de la restauration hors foyer (RHF).

Malgré le retour des beaux jours, la consommation de viande connaît une légère reprise, mais le prix reste un obstacle majeur pour de nombreux consommateurs, même si des promotions sont fréquemment proposées en magasin, notamment sur les morceaux à griller. La viande hachée reste un enjeu important, avec un prix moyen en hausse à 15,65 € selon le Réseau des nouvelles des marchés (RNM). Cependant, les volumes ne répondent plus à cette hausse des prix.